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Le gouvernement rwandais insiste sur l'importance d'assurer la sécurité

Entre avril et juillet 1994, le gouvernement rwandais, l'armée (Forces Armées Rwandaises - FAR) et des milices se sont livrés à un génocide qui a coûté la vie à plus d'un demi million de tutsi, une minorité représentant environ dix pour cent de la population rwandaise. Les autorités, issues du groupe ethnique majoritaire dans le pays, les hutu, ont également massacré des milliers de hutu qui s'opposaient à elles et à leur campagne d'extermination. Vaincues par l'Armée Patriotique Rwandaise (APR), principalement composée de tutsi et branche militaire du Front Patriotique Rwandais, les autorités génocidaires ont fui le pays. Réfugiées dans des bases situées au Zaïre voisin (aujourd'hui la République Démocratique du Congo), elles se sont réorganisées et se sont mises à lancer des raids au Rwanda, prenant pour cible le nouveau gouvernement établi par le FPR.

Insistant sur la nécessité de mettre un terme à cette menace, le gouvernement rwandais en place a, à deux reprises, envoyé son armée au Congo, où ses troupes contrôlent aujourd'hui un territoire riche en ressources naturelles et dix fois plus grand que le Rwanda. Le Général Paul Kagame, président et ministre de la défense rwandais, a répété à plusieurs reprises que des troupes de l'APR seront présentes au Congo tant qu'on y trouvera des soldats des anciennes FAR et des miliciens de l'Interahamwe.

Le nombre de soldats des anciennes FAR et de miliciens a diminué de manière considérable, les combats de 1994 et des dernières années ayant été particulièrement meurtriers. Aux pertes s'ajoute le fait qu'environ quinze mille soldats des anciennes FAR ont rejoint les rangs de l'APR, selon les chiffres avancés par le Général Kagame. On estime aujourd'hui qu'entre quinze et vingt mille insurgés continuent à lutter contre le gouvernement rwandais. Les autorités rwandaises et les observateurs étrangers appellent généralement ces combattants les Interahamwe, du nom donné à la plus importante des milices impliquées dans le génocide. Cependant, beaucoup des insurgés aujourd'hui impliqués dans les combats sont des recrues récentes et n'ont appartenu ni à l'ancienne armée rwandaise ni à la milice Interahamwe telle qu'elle existait à l'époque du génocide. La distinction est importante, l'utilisation incorrecte du terme suggérant en effet -à tort- que tous les insurgés qui luttent contre l'APR ont participé au génocide.

En 1997, des anciens membres des FAR et de l'Interahamwe qui s'étaient réorganisés au Congo et avaient recruté des hommes au Rwanda organisèrent une rébellion massive dans les préfectures de Gisenyi et de Ruhengeri, au nord-ouest du pays. Tout comme lors de la première guerre au Congo, l'Armée Patriotique Rwandaise réprima ce mouvement sans ménagement et tua des dizaines de milliers de civils non-armés. Les autorités rwandaises tentèrent ensuite de justifier ce massacre en affirmant qu'il leur fallait préserver la sécurité.

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