Human Rights Watch

Les Commissions gouvernementales des droits de l'homme en Afrique : Protecteurs ou Pretendus Protecteurs?
Normes Internationales: Les Principes de Paris








Présentation Générale

Résumé

Normes Iinternationales: les Principes de Paris

Facteurs Importants

Etat des Lieux

Contributions Innovatrices et Positives des Commissions

Les Iniatives Régionales

Le Role de la Communauté Internationale

Conclusion

Recommandations

Abréviations

Remerciements





    Normes Internationales: Les Principes de Paris


    En 1992, la Commission des Droits de l'Homme de l'ONU a approuvé un ensemble de principes reconnus au niveau international et portant sur le statut, les pouvoirs et le fonctionnement des institutions nationales des droits de l'homme. Ils sont connus sous le nom de Principes de Paris (voir texte complet en annexe)1 Ils ont été par la suite approuvés par l'Assemblée Générale de l'ONU en 1993. Ils exposent les lignes directrices fondamentales recommandées par les Nations Unies pour la création d'une institution nationale des droits de l'homme. L'ONU définit une institution nationale des droits de l'homme comme étant un organe gouvernemental créé en vertu d'un texte constitutionnel ou législatif, dont les fonctions visent spécifiquement à promouvoir et à protéger les droits de l'homme. L'ONU classe en gros les institutions nationales des droits de l'homme en trois catégories : les commissions des droits de l'homme, les ombudsmans et les institutions nationales spécialisées visant à protéger les droits de groupes vulnérables particuliers tels que les minorités ethniques, les populations indigènes, les réfugiés, les femmes ou les enfants.2 Les Principes de Paris soulignent les caractéristiques fondamentales nécessaires pour contribuer à l'indépendance d'une commission :

· un texte fondateur constitutionnel ou législatif ;

· « un mandat aussi étendu que possible » ;

· des procédures de nomination indépendantes, la durée du mandat étant précisée dans un acte officiel ;

· une composition pluraliste et représentative ;

· un fonctionnement régulier et efficace ;

· une indépendance vis-à-vis du pouvoir exécutif ; et

· un financement suffisant.

Recommandant des modalités de fonctionnement, les Principes de Paris appellent les gouvernements à créer des institutions qui peuvent examiner librement toutes les questions relatives aux droits de l'homme, de leur propre initiative, sur proposition du gouvernement et à la demande de « tout requérant ». Leurs responsabilités devraient notamment être les suivantes :

· Fournir au gouvernement des rapports et des recommandations sur les questions des droits de l'homme (y compris des recommandations concernant l'adoption ou la modification de la législation nationale et des rapports concernant les cas de violations des droits de l'homme) ;

· Promouvoir l'harmonisation des lois et pratiques nationales avec les normes internationales des droits de l'homme, notamment la ratification des traités internationaux relatifs aux droits de l'homme ;

· Coopérer avec les organismes des droits de l'homme nationaux, régionaux et de l'ONU, entre autres en contribuant aux rapports sur le pays présentés aux organes et comités de supervision des traités de l'ONU ; et

· Contribuer aux programmes d'éducation aux droits de l'homme.

Par dessus tout, les commissions des droits de l'homme devraient être habilitées à faire des déclarations publiques sur leur travail, directement ou par voie de presse. Les Principes de Paris appellent les commissions des droits de l'homme à coopérer et à entretenir une concertation avec les autres organes chargés de la protection et de la promotion des droits de l'homme et ils soulignent précisément l'importance d'une coopération effective avec les organisations non gouvernementales des droits de l'homme, les syndicats, les organisations socio-professionnelles intéressées, d'éminents scientifiques, des philosophes, des dirigeants religieux, des universitaires et des experts qualifiés, le parlement, ainsi qu'avec d'autres administrations (à titre consultatif seulement). En vertu des Principes de Paris, les fonctions qui sont confiées à une commission des droits de l'homme devraient inclure la capacité de rechercher un règlement amiable par la « conciliation », par des « décisions contraignantes » ou, « le cas échéant , en ayant recours à la confidentialité » ; d'informer les requérants de leurs droits et des recours qui leur sont ouverts et de leur en faciliter l'accès ; de connaître des plaintes ou de les transmettre à toute autorité compétente ; de faire des recommandations au gouvernement sur les questions relatives aux droits de l'homme, notamment en proposant des adaptations ou modifications des lois et pratiques. Bien que les Principes de Paris constituent un bon point de départ en tant que principes normatifs, leurs limitations sont parfaitement mises en lumière lorsque l'on examine les activités réalisées par les commissions des droits de l'homme. Le respect des Principes de Paris, lesquels pour la plupart placent la barre très haut, augmentera les chances de garantir l'existence d'une commission des droits de l'homme active et sérieuse. Mais, comme l'illustre le présent rapport, cela ne suffit pas. Le respect de ces principes dans un texte fondateur ne garantit pas par la suite une commission solide, si des commissaires intègres ne s'engagent pas à faire du respect des droits de l'homme une réalité. Les commissaires doivent considérer qu'ils ont une responsabilité envers l'ensemble de la société et non envers les intérêts partisans du gouvernement qui les a nommés. S'ils s'engagent à garantir les droits de l'homme pour tous et s'ils sont suffisamment courageux pour résister, s'il le faut, aux pressions qui peuvent être exercées par un gouvernement récalcitrant ou résistant, alors une commission nationale des droits de l'homme inspirée des Principes de Paris peut servir grandement la cause des droits humains.
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