Africa - West

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VI. EXEMPLES

    Les différents gouvernements, régimes et factions politiques qui se sont succédé en Afghanistan ont manipulé les droits des femmes en poursuivant leurs propres objectifs politiques. Certains d'entre eux ont cherché à dépouiller les femmes afghanes de leurs droits humains fondamentaux, de leurs libertés et de leur dignité. Les femmes afghanes ont symbolisé l'honneur de leurs familles et de leurs sociétés et cette notion d'honneur est devenu un enjeu de mobilisation et de manipulation politiques par les différentes forces en compétition. En particulier, la mise à l'écart des femmes et le contrôle strict de leurs mouvements est un élément clé de ce code de l'honneur inextricablement lié à la conduite des femmes. Sous le régime des talibans, ce contrôle a été institutionnalisé par différents décrets qui régissaient tous les aspects de la vie publique et privée des femmes, en restreignant sévèrement leurs libertés de mouvement et d'association et leur accès à l'éducation, la santé et l'emploi. Les femmes dans les villes ont été tout particulièrement prises pour cibles et ont payé le prix fort de l'application zélée de ces décrets par la Police Religieuse. Mais les femmes dans les zones rurales ont également été douloureusement touchées.

    Les décrets des talibans ordonnent formellement que les femmes qui n'ont pas de lien de parenté avec les homme soient mises à l'écart. Ainsi, les femmes sont effectivement reléguées dans la sphère domestique et ne peuvent être vues en public sauf à être totalement dissimulées derrière un chadari ou une burqa55 et, là encore, à condition d'être accompagnées par un mahram (un parent proche de sexe masculin). De plus, les femmes ne doivent pas porter de vêtements décorés, aux couleurs vives ou ajustés et n'ont pas le droit de voyager seules dans un taxi. Même en ce qui concerne l'accès aux soins, ce ne sont pas seulement les conséquences structurelles d'un conflit armé permanent qui limitent sérieusement la capacité des femmes à rechercher et recevoir un traitement médical mais les restrictions à leurs déplacements qui posent problème en ce domaine. Les mêmes décrets discriminatoires entravent la capacité des professionnelles de santé à poursuivre leur travail en toute sécurité et avec efficacité. Ils limitent les quelques occasions de promotion professionnelle auxquelles les femmes médecins espéraient accéder. De la même façon, l'accès des femmes et des filles à l'éducation a été encore compliqué par des règles discriminatoires qui interdisent l'accès des filles à toute éducation sauf de niveau élémentaire et interdisent aux femmes professeurs de travailler.56 Les punitions en cas de non respect de ces codes sont sévères. En général, des membres de la Police Religieuse abordent les femmes qui ne se plient pas à ces exigences restrictives, les agressent ou les emprisonnent.

    Sous le régime des talibans, les femmes confessent vivre dans la peur permanente. A la moindre infraction, réelle ou perçue comme telle, aux normes et m_urs spécifiquement décrétées pour elles par les talibans, les femmes risquent de recevoir des coups de la Police Religieuse. Ceci se produit fréquemment. Ni défense, ni appel ne sont possibles. La punition est immédiate et dure. Les opinions des femmes, leurs pensées, leurs expressions, leur résistance et leur existence même sont effectivement niées par une politique qui cherche à rendre les femmes afghanes invisibles, comme l'illustrent les cas décrits ci-dessous.

    La plupart des femmes interrogées57 par Human Rights Watch avaient soit été battues, soit avaient vu d'autres femmes être battues. Les femmes ne sont pas simplement battues parce qu'elles ne respectent pas les consignes vestimentaires. Elles sont battues si elles voyagent sans mahram. Une femme médecin qui a quitté Kaboul en janvier 2001 a raconté les risques qu'elle avait encourus simplement pour se rendre à son travail, à l'hôpital. Elle faisait de longues journées et avait donc emmené avec elle à son travail, son bébé, un garçon, qu'elle allaitait.

    Mon mari a appelé un taxi pour qu'il nous conduise, mon bébé et moi, à l'hôpital. Cinq minutes plus tard, une voiture de la Police Religieuse a arrêté le taxi. On m'a fait descendre du taxi. J'ai eu de la chance parce que mon mari avait dit au chauffeur de taxi que j'étais médecin. Le chauffeur de taxi a dit aux talibans qu'il m'emmenait à l'hôpital. Il y avait trois talibans. L'un d'entre eux a battu le chauffeur avec un câble jaune assez large. J'avais peur. Il m'a demandé pourquoi les trous dans mon chadari étaient si grands. Pourquoi êtes-vous seule dans le taxi ? J'ai demandé, "Allez vous me battre ?" J'ai mis mon enfant dans la voiture et je leur ai dit, "Battez-moi mais ne touchez pas à l'enfant." Il m'a battue. J'ai protégé mon visage. Il m'a frappée plusieurs fois, sur le dos et les bras. J'ai eu des bleus.58

    Des femmes ont raconté avoir été battues pour toute sorte de manquements aux consignes vestimentaires, notamment pour avoir porté leur chadari de façon négligée, avoir porté le mauvais chadari, des pantalons larges qui révélaient leurs chevilles, pour avoir montré leurs mains, soulevé leur voile quand elles ne pouvaient pas voir, ou pour n'avoir pas porté de chaussettes ou porté les mauvaises chaussettes. La Police Religieuse a frappé Shokeria Ahmed, une veuve, parce qu'elle avait soulevé son voile afin de regarder un vêtement avant de l'acheter dans un magasin de Kaboul :

    En mars 2001, un lundi, je suis sortie pour acheter du tissu. J'ai pris avec moi un morceau d'étoffe et du fil de couleur pour ce tissu. J'ai du soulever mon chadari pour comparer les couleurs parce que le magasin était sombre. Les talibans sont venus et ils ont frappé et le vendeur et moi. Ils nous ont frappés avec un câble de caoutchouc, muni d'une poignée en bois. Ils m'ont dit, « Idiote, couvre ton visage." Personne ne m'a aidée parce que personne ne pouvait.59

De la même façon, dans un autre cas, une femme de Kaboul a été battue pour avoir soulevé son chadari afin de dégager son visage :

    Il y a environ neuf mois, j'étais à Kaboul. J'étais assise sur le siège avant d'une voiture. C'était dans le quartier de Foroushgah, au Bazar. J'étais sortie pour acheter du tissu pour les enfants. Il faisait trop chaud et j'avais relevé mon chadari. Un taliban est venu et m'a frappée sur l'épaule. Il m'a frappée avec un câble. Cela m'a fait très mal. J'ai eu un bleu.60

    Meena Akra, quarante ans, enseignante à Helmand a passé une bonne partie de sa vie à Kandahar, le siège du pouvoir taliban Elle a raconté comment plusieurs factions politiques en Afghanistan ont cherché à contrôler l'apparence extérieure des femmes, en particulier leur port du voile.

    Avant les talibans et les moudjahidin, on portait un petit chadar, même à l'école. Pendant la période moudjahidin, on portait un chadar namaz, comme en Iran. Nos visages étaient visibles. Quand les talibans sont arrivés, on a dû porter le chadari. C'est pour nous comme être dans une prison. On ne peut pas sortir de la maison et on n'a pas de liberté. Si quelqu'un n'est pas libre, il n'a rien. Si quelque chose n'est pas comme le souhaite la personne, alors ce n'est pas la vie ; c'est une prison pour elle61.

    Les femmes médecins doivent, elles aussi, respecter les consignes vestimentaires lorsqu'elles opèrent ou accomplissent toute autre tâche médicale dans les hôpitaux. Amna Atmar a raconté à Human Rights Watch que le personnel féminin devait porter un chadar lors des opérations, à la place de l'habituel bonnet destiné à protéger les patients de toute contamination. Le Docteur Atmar s'est souvenue d'un incident, fin 2000, quand l'administrateur de l'hôpital lui a ordonné de porter un chadar alors qu'elle était en pleine intervention :

    Comment peut-on empêcher les cheveux de tomber avec un chadar ? C'est une question d'hygiène. Une fois, il [l'administrateur de l'hôpital] est venu. J'avais un bonnet dans la salle d'opération. Il a dit, "Allez mettre un chadar." Les autres docteurs ont protesté avec moi pour que je reste. On a eu une discussion sur l'Islam mais je ne suis pas sortie. Dix minutes de discussion. Le patient était là, inconscient. Je l'avais déjà ouvert. On ne cessait de répéter que nous devions opérer62.

    Une autre femme médecin de Kaboul a décrit comment elle avait été agressée, en 1998, alors qu'elle voyageait seule dans un taxi en direction de l'hôpital où elle travaillait :

    La Police Religieuse a pris en chasse mon taxi et lorsque je suis descendue devant l'hôpital, ils m'ont arrêtée et m'ont demandé pourquoi je voyageais seule. J'ai dit que j'étais médecin et que je devais me rendre à mon travail mais ils ont dit que les femmes à Kaboul ne sont que des prostituées, habituées à voyager seules en voiture. J'ai dû appeler mon supérieur afin qu'il m'identifie comme une employée de l'hôpital. Mais mon supérieur a déclaré qu'il ne pouvait pas confirmer de qui il s'agissait parce que je portais un chadari. Les talibans m'ont demandé de relever mon voile et une fois que mon supérieur m'eût identifiée, ils m'ont frappée avec leur câble sur la tête. J'ai eu l'_il touché. Cela a mis entre quinze et vingt jours pour guérir.63

Des femmes ont été non seulement battues mais aussi emprisonnées pour avoir enfreint ces décrets. Interrogé par Human Rights Watch, un médecin a raconté comment il avait traité trois femmes qui avaient été détenues à Dar-al-Tadib, un centre de détention pour femmes à Kaboul. L'une d'entre elles, selon le docteur, avait reçu des coups sur la tête parce qu'elle avait mendié ; l'autre avait été emprisonnée parce qu'elle avait porté un shalwar (pantalon) large au niveau des chevilles et la troisième pour avoir emprunté un taxi, non accompagnée d'un mahram. La dernière de ces trois femmes était une jeune veuve de vingt-cinq ans souffrant de paralysie faciale qui craignait que la famille de son mari décédé ne la reprenne pas parce qu'elle avait été jetée en prison par les talibans. Les trois femmes avaient été détenues entre vingt et quarante-cinq jours quand le docteur les examina.64

    La responsable d'une clinique a rapporté à Human Rights Watch le cas d'une femme détenue par les talibans. Celle-ci s'était rendue dans un magasin pour acheter des sucreries pour un invité mais fut arrêtée et questionnée par la Police Religieuse. Lorsqu'elle commença à s'énerver de leurs questions persistantes, ils l'emmenèrent avec son enfant au centre de détention de Dar-al-Tadib. Son mari partit à sa recherche mais quand on lui apprit qu'elle avait été arrêtée pour avoir insulté les talibans, il divorça d'elle. A sa libération, elle n'eut nulle part où aller avec son enfant et c'est pourquoi elle se retrouva à demander de l'aide à la clinique65.

    De nombreuses femmes ont raconté à Human Rights Watch combien elles avaient eu peur d'être battues et avaient modifié leur comportement et leur quotidien, en fonction de cette menace. Zhora Shah, une jeune diplômée en littérature de vingt-sept ans a décrit combien cela lui avait été difficile d'abandonner son travail et de rester chez elle : "Si les femmes sont ainsi privées de travail et d'enseignement, elles vont devenir folles." Mais la peur l'avait rendue très prudente. "Je passais toutes mes journées à la maison. J'habitais avec ma famille. Faire les courses pour manger était difficile. Les talibans frappent parfois les femmes quand on fait nos achats. Mon frère faisait l'essentiel des courses. Quand je sortais, je faisais très attention et ne m'éloignais pas trop."66. Une autre femme a admis qu'après avoir vu pendant des années la Police Religieuse frapper des femmes pour les infractions les plus mineures, la menace suffisait à assurer l'obéissance : "Maintenant, il y a moins de coups. Les gens ont compris et ne font plus rien qui pourrait leur attirer des coups."67

    Khalida Parveen, trente ans, mère de trois enfants, a déménagé dans le quartier de Saidabad, à Mazar-e-Sharif en 1997, après le pillage de sa maison par les moudjahidin. Elle a raconté à Human Rights Watch qu'après la prise de pouvoir par les talibans, elle était rarement sortie de chez elle :

    Je restais chez moi. J'allais juste au marché avec un chadari et rentrais vite à la maison. On avait peur de regarder autour de soi. On a entendu dire que des femmes étaient battues parce qu'elles avaient sorti leurs mains ou parce qu'elles avaient les ongles vernis. Les gens vivent dans la peur. Si quelqu'un est puni, chacun craint d'être le suivant.68

    Les citadines des villes de Kaboul, Herat et Kandahar se sont plaintes que ces restrictions affectaient considérablement leur vie quotidienne et leur causaient énormément de stress. Un Afghan, très au fait des conditions en Afghanistan et de leur impact sur les femmes, a déclaré que pour beaucoup, les restrictions sont si importantes que les femmes restent cloîtrées chez elles et deviennent dépressives parce qu'il n'y a rien d'autre que le travail domestique pour occuper leur temps : "Ni télévision, ni musique, ni vidéos. Elles ont perdu espoir... Elles sont opprimées par les lois, par l'état et par la famille."69

    Beaucoup de femmes des zones urbaines ont une peur diffuse de la Police Religieuse, soit parce qu'elles ont subi sa violence, soit parce qu'elles en ont été les témoins. Cette peur restreint encore leurs mouvements, les forçant à s'organiser pour éviter d'avoir à quitter la maison ou à voyager seule et à s'assurer que si elles sortent, elles sont accompagnées soit par leurs fils ou frères, soit par un groupe de femmes. Pour les femmes qui jouissent d'une certaine mobilité grâce à leur travail dan le domaine de la santé, le défi est de s'accomoder de lois qui régissent les déplacements. Une femme médecin de Kaboul, qui avait fui l'Afghanistan six mois auparavant, a évoqué les problèmes qu'elle a rencontrés :

    On avait moins de problèmes à l'hôpital que dans notre quotidien. Aller faire des courses, par exemple, constituait un vrai problème. C'est pourquoi mon plus jeune frère a dû rester quand mes parents sont partis. Il avait quatorze ans et il aurait voulu fuir au Pakistan avec eux. Mais s'il l'avait fait, je n'aurais plus pu me déplacer.70

    Les décrets généraux contrôlant les déplacements des femmes entravent aussi leur accès aux soins médicaux. Les femmes qui doivent voyager pour bénéficier d'un traitement médical doivent parfois reporter une visite à la clinique si elles n'ont pas de mahram pour les accompagner. Les femmes qui ont effectivement un mahram peuvent ressentir une certaine réticence à lui demander de quitter son travail, le temps du voyage. En cas d'urgence, ceci peut s'avérer trop difficile à organiser. Majida Akbar, une jeune fille de Kaboul âgée de dix-sept ans, dont la belle s_ur a accouché en avril 2001 a ainsi raconté :

    On ne pouvait pas la conduire à l'hôpital. C'était à une heure de voiture. On avait peur de prendre un taxi, seules et le chauffeur ne nous aurait même pas acceptées. Personne ne nous a aidées. Il y avait deux vieilles grand-mères qui ont aidé. Même la sage-femme ne peut pas sortir seule pour aider.71

    Mon autre belle s_ur a aussi accouché il y a quatre mois. Elle a aussi dû donner naissance à son bébé à la maison. Elle a perdu beaucoup de sang. On a dû attendre le retour des hommes pour qu'ils aillent chercher le médicament qui pouvait stopper l'hémorragie. Le bébé est arrivé à 1 heure de l'après midi. L'hémorragie a commencé vers 2 heures 30 et on a eu le médicament vers 7 heures ou 7 heures 30 du soir. Les deux enfants sont nés à dix jours d'intervalle.72

    D'autres décrets spécifiques aux hôpitaux, en particulier un décret exigeant que seules des femmes médecins traitent les patientes, sont irréalistes et impossibles à mettre en application compte tenu du manque de personnel féminin qualifié.73 Sauf si à l'avenir, les femmes sont autorisées à accéder sur un pied d'égalité, de façon complète et libre à l'éducation, ce problème ne fera que s'aggraver. Les femmes qui ont eu la permission d'étudier ont souvent reçu une formation inadaptée.74 Dans la ville d'Herat par exemple, une assistante médicale formerait des étudiantes en médecine en dehors de la faculté, alors que des médecins forment les étudiants dans la faculté de médecine.75 Des ONG afghanes et internationales, luttant pour reconstruire un système de santé en Afghanistan, ont dû faire face au manque de ressources, à une guerre permanente, aux restrictions sur la formation et la supervision des praticiennes de santé et à de constantes batailles avec les autorités talibanes dans la négociation de programmes et projets, en particulier ceux impliquant des femmes soit comme bénéficiaires, soit comme partenaires.

    Irfan Ahmed, un employé d'ONG bien informé, a confirmé que la pénurie de femmes médecins demeure un grave et urgent sujet d'inquiétude :

    Dans les villes plus petites comme Khost, Paktia et Zabol, il y a très peu de femmes médecins et en aucun cas, elles ne peuvent répondre aux besoins des patients. La plupart des femmes qui tombent gravement malades doivent aller dans les grandes villes ou au Pakistan. Les routes sont en mauvais état et les femmes meurent pendant le trajet. Chaque mois, un cas m'est rapporté. En juillet, j'ai vu le corps d'une femme morte en accouchant sur le bord de la route. C'était le 9 juillet 2001, sur la route entre Zabol et Kandahar, dans le coin de Jaldak, près de la ville de Safa.76

    Les médecins font aussi face à de nombreuses contraintes dans leur travail qui à la fois, nuisent à leurs vies privées et diminuent l'efficacité de leur pratique médicale. Les femmes médecins ont exprimé leur frustration quant aux règles qui gouvernent leurs conditions de travail puisque la ségrégation par sexe exigée par le régime limite sérieusement l'expertise professionnelle et les conseils expérimentés qu'elles pourraient obtenir de leurs collègues masculins. Les médecins interrogés par Human Rights Watch ont confirmé que les quelques femmes médecins qui restent aujourd'hui en Afghanistan sont majoritairement de jeunes médecins manquant de l'expérience des spécialistes. Comme tout médecin nouvellement formé, elles ont besoin d'être supervisées par des collègues plus qualifiés. Mais la plupart d'entre elles ne peuvent accéder à ce niveau parce que les médecins les plus qualifiés sont majoritairement des hommes.

    Le Docteur Zainab Khan, de Kaboul, âgée de vingt-neuf ans a expliqué les défis qu'elle a dû relever quand elle exerçait son métier sous le régime taliban, en 1998 :

    Je n'ai plus eu aucun échange avec mes collègues masculins à l'hôpital, une fois les talibans au pouvoir. Notre médecin-chef était très intelligent et très expérimenté mais on ne pouvait lui poser aucune question quand on avait besoin de conseils. Environ sept patientes avec des maladies de c_ur sont mortes parce qu'on n'a pas pu obtenir de conseils. J'ai été très déçue et très déprimée de voir que je ne pouvais les aider parce que j'étais une débutante. Avant les talibans, on recevait environ cent cinquante patientes par jour mais maintenant, on n'en a que trente-cinq parce qu'elles ne sont pas autorisées à sortir et aussi parce qu'elles sont trop pauvres pour venir vers nous.77

    Le Docteur Massoud Jalil qui travaille pour une ONG internationale, a évoqué les obstacles à franchir pour organiser la formation des femmes :

    La plupart du temps, on continue notre travail et on n'informe pas les talibans de nos activités. On poursuit nos formations pour les femmes, dans les cliniques.78

    Mais comme le reconnaît le Docteur Jalil, les décrets des talibans interdisant toute forme de contact entre des hommes et des femmes sans lien de parenté rend cette situation dangereuse, même pour un médecin homme tel que lui :

    On ne se sent pas libre quand on parle à des femmes dans les cliniques. On ne se sent pas en sécurité parce que rien ne garantit qu'on rentrera à la maison, une fois notre travail terminé après avoir fait une telle chose. On a toujours peur que la Police Religieuse nous arrête et nous jette en prison.79

    Outre les professionnelles de santé, les veuves sont également exemptées de l'interdiction faites aux femmes de travailler à l'extérieur de chez elles. Cependant, les quelques 40 000 veuves de Kaboul sont très pauvres et incapables de se procurer un emploi stable leur permettant de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Elles font aussi face au harcèlement permanent et à la violence constante de la Police Religieuse. Les femmes des campagnes, si elles ne sont pas épargnées par les mesures discriminatoires des talibans, souffrent moins des contraintes sur le travail à cause de la nature même de leurs occupations. De nombreuses femmes des campagnes interrogées par Human Rights Watch étaient très actives dans les exploitation familiales ou avaient travaillé à domicile le filage de la laine et le tissage des tapis. Cependant, même lorsqu'elles travaillaient chez elles, comme le permettent les décrets des talibans, les femmes n'étaient pas à l'abri du harcèlement de la Police Religieuse, en particulier dans la ville de Kaboul, soumise à une extrême vigilance de la police.

    Une veuve ayant été à l'école, Zafia Akil, a quitté Kaboul en juin 2001. Elle a expliqué les difficultés qu'elle a rencontrées en exerçant depuis chez elle le métier de couturière pour femmes. En plus de la difficulté de devoir se déplacer sans un mahram et de celle d'examiner les matériaux dont elle avait besoin, tout en portant le chadari, la défiance avec laquelle la Police Religieuse considérait son travail représentait une gêne et une menace de plus :

    Les talibans demandaient à mes clients, "Pourquoi allez-vous chez elle ? Est-ce que vous vous réunissez pour comploter contre nous ?" J'avais une pancarte à l'extérieur qui indiquait "Couture pour femmes et enfants." Trois fois, ils sont venus et m'ont mise en garde et je leur ai dit, "Je suis veuve, que dois-je faire ?" La troisième fois, ils ont enlevé ma pancarte et ont dit que si je ne cessais pas ce travail, ils me tueraient. Ils m'ont accusée de comploter contre les talibans. Ils ont dit, "Tout le monde doit coudre ses propres vêtements ; nos femmes cousent leurs propres vêtements. Dieu vous aidera si vous faîtes tout selon Sa volonté." C'était la Police Religieuse et j'ai été contrainte de fermer boutique il y a quatre mois et de partir pour le Pakistan.80

    Les citadines qui ont perdu leurs moyens de subsistance suite aux décrets des talibans leur interdisant de travailler ont tenté de trouver des alternatives afin de générer quelques revenus pour leurs familles. Une réfugiée ayant quitté l'Afghanistan depuis deux ans a décrit comment elle-même et d'autres femmes ont cherché à survivre :

    Je travaillais à la radio. On nous a renvoyées à la maison. Après deux ou trois mois, certaines femmes se sont plaintes qu'elles n'avaient pas les moyens de survivre. Alors les talibans ont dit qu'on pouvait venir récupérer nos salaires. Ils ont fait cela jusqu'en 1999. Je suis restée chez moi et toutes les femmes que je connaissais ont fait de même. Pour la plupart, les femmes cousaient à domicile pour assurer leur subsistance. Plus tard, même cela a échoué parce qu'il n'y avait pas de marché pour écouler ce qu'elles avaient cousu.81

    Certaines femmes instruites, en particulier les anciennes enseignantes, ont continué à travailler dans des écoles pour filles secrètement installées à domicile. Ces écoles ont reçu l'appui d'organisations internationales d'aide, actives dans le pays, parfois avec l'approbation tacite des autorités talibanes locales. Mais beaucoup de ces écoles ont été fermées quand la Police Religieuse a eu connaissance de leur existence. Enseigner dans de telles circonstances crée une atmosphère de tension et de stress.82 Le Docteur Lyla Gul, qui a fui Kaboul en 1998, mais dont les amis continuent leur lutte pour enseigner aux femmes dans des écoles à domicile, à Kaboul a fait le commentaire suivant, "Les talibans ont paralysé la moitié de la société - la moitié de la société est morte en Afghanistan parce que les femmes ne sont pas autorisées à travailler ni étudier."83

    Nikba Shah, une ancienne enseignante au lycée pour filles Samangan Ajani, a travaillé secrètement dans une école à domicile, peu de temps après la prise de pouvoir des talibans, dans sa région, en 1998. Elle a déclaré à Human Rights Watch :

    J'ai été frappée sur le chemin de l'école. Nos papiers ont été détruits. J'avais des livres et des papiers cachés sous mon bras. Certains m'ont échappé et quand ils sont tombés à terre, trois talibans ont commencé à me frapper. C'était des Afghans et ils portaient des turbans noirs. On avait commencé à organiser des écoles ailleurs. On cachait notre matériel sous notre chadari et on portait des vêtements sales pour ne pas attirer l'attention. Ils ont compris parce que, dès que deux ou trois femmes se réunissent, ils deviennent méfiants.84

    Une enseignante travaillant pour une organisation humanitaire internationale qui à la fois assiste secrètement les écoles à domicile et gère des écoles primaires pour filles dans un certain nombre de provinces, a décrit la situation à Nangarhan, dans l'est de l'Afghanistan, comme typique :

    Les écoles pour filles ne sont que des écoles à domicile et certaines filles vont à l'école jusqu'à l'âge de huit ou dix ans. Jusqu'à récemment, cela fonctionnait bien mais maintenant, il y a davantage de contraintes. Les talibans vont voir le mari de l'enseignante et lui demandent de garantir qu'elle n'enseignera plus. C'est la même chose partout en Afghanistan. Seules quelques rares femmes peuvent enseigner.85

    Les enseignantes doivent exercer une vigilance constante pour éviter d'être détectées. Elles ont par conséquent élaboré différents stratagèmes pour cacher leurs activités même si ceux-ci ne sont pas toujours efficaces. Souvent, pour les punir ou les intimider, on harcèle les membres de leurs familles. Sahelia Kalim, qui était enseignante dans une école à domicile financée par une ONG, a ainsi expliqué :

    J'assurais un cours. Ils [les talibans] sont entrés. Ils n'ont pas frappé à la porte. On a toutes essayé de se cacher dans la maison. Ils étaient six, de la Police Religieuse. Ils étaient jeunes, entre trente et trente-cinq ans. On a caché nos élèves de quatorze et quinze ans parce que leur enseigner est interdit. L'enseignement n'est toléré que jusqu'à douze ans. Ils nous ont dit, "On ne vous fera rien mais envoyez-nous vos maris." Mon mari s'est rendu au bureau de la Police Religieuse et ils lui ont fait signer un papier disant que je n'enseignerai plus.86

    Dans un autre cas raconté à Human Rights Watch, le frère d'une femme qui enseignait dans une école à domicile a été détenu et interrogé par la Police Religieuse.87 Localement, l'attitude des talibans par rapport aux écoles à domicile varie. Dans certaines régions, les ONG ont négocié avec succès de pouvoir gérer des écoles pour filles, au moins au niveau du primaire. Mais même dans ces cas là, l'incertitude demeure et l'étau peut se resserrer à tout moment.

    Un exemple cité à Human Rights Watch concernait une école dont les talibans avaient ordonné la fermeture en 1999. Après des négociations prolongées, les autorités talibanes ont accepté que l'école reste opérationnelle mais depuis lors, le personnel de l'école est soumis à une surveillance renforcée.88

    Anwar Shah, qui travaille pour une ONG internationale dans le domaine de l'éducation, a mis en évidence les points parallèles entre l'attitude des moudjahidin et celle des talibans à l'égard de l'éducation des filles. Selon elle, ces attitudes tiennent au fait que l'éducation des filles et des femmes a toujours été exploitée à des fins politiques :

    Dans un district de l'est de l'Afghanistan, il y a un lycée et un collège mais pas d'écoles pour les filles. Ceci est dû au fait qu'il y a là-bas un chef religieux qui n'autorise pas les écoles pour filles. Pendant le régime communiste, les écoles pour filles ont commencé d'ouvrir et les filles étaient forcées de s'y rendre. Ceci a commencé à susciter une opposition et après un ou deux ans, ce district a été pris par les moudjahidin. Les écoles de garçons et celles de filles ont toutes fermé à cause des combats. La première chose qu'ils ont faite a été de détruire les écoles et de les utiliser comme champs de bataille. La propagande affirmait que ces écoles étaient des viviers communistes. La situation maintenant est presque la même ou pire. Le gouvernement taliban n'est pas favorable à un enseignement laïc et moderne. Il approuve seulement l'enseignement religieux donc il n'y a pas de soutien aux écoles.89

    Nombre de femmes des campagnes que nous avons interrogées n'avaient effectivement pas la possibilité d'accéder à un enseignement, à la fois à cause des distances pour se rendre à l'école et aussi à cause de la persistance d'attitudes conservatrices limitant le rôle des femmes à la sphère domestique et à la reproduction. Pourtant, les femmes qui n'avaient pas eu elles-mêmes l'occasion de recevoir une éducation la souhaitaient clairement pour leurs filles. Le commentaire fait par Durani Hussain, une femme vivant dans l'est de l'Afghanistan est très représentatif :

    Je regrette de ne pas être allée à l'école pour apprendre à lire et à écrire. Je ne peux même pas lire les lettres que mon frère envoie depuis l'Iran où il vit avec sa famille. Je veux que mes filles étudient pour apprendre des choses qui leur seront utiles, par exemple, pour devenir médecins.90

    Les talibans n'ont pas uniquement choisi pour cibles de leur violence, les femmes instruites vivant en ville mais également les femmes appartenant à des minorités ethniques, comme les femmes hazara. Une femme de Mazar-e-Sharif, âgée de trente-cinq ans a évoqué la peur profonde des femmes hazaras de voir leurs filles enlevées et violées par les forces talibanes. Selon elle, ceci a fait que les familles étaient impatientes de marier leurs filles. Elle a raconté : "On est des Hazaras et s'il y a la guerre, elles [les filles] vont courir le risque d'être déshonorées."91 Une autre femme qui vivait avant à Ali Chapan, un quartier hazara et qui a assisté à la prise de Mazar-e-Sharif par les talibans, en août 1998, a confié que de nombreuses familles hazaras avaient caché leurs filles afin de les protéger.

    On savait que si les talibans venaient, ils kidnapperaient nos filles alors on les a envoyées dans des endroits sûrs. J'ai envoyé mes filles chez ma s_ur, dans le quartier tadjik, loin de la zone hazara. Le but des talibans était d'attaquer les sites hazaras de la ville, pas les endroits tadjik.92

      Les femmes ouzbèkes et hazaras des campagnes qui ont récemment fui les zones de conflit dans les régions du nord de l'Afghanistan ont raconté que lorsque les talibans ont pris leurs quartiers, les femmes, en particulier, ont reçu l'ordre de rester chez elles. Beaucoup de femmes des campagnes se sont plaintes que si leur liberté de mouvement était déjà limitée par les coutumes locales et les pratiques familiales, les ordres des talibans se sont révélés encore plus restrictifs.

    Zhora Gul, une femme tadjik de Shomali, a dû quitter sa maison lorsque les talibans ont envahi son village, entre septembre et décembre 1999. Elle nous a raconté qu'en prenant la fuite, les femmes de sa famille ont perdu leurs chadaries, ce qui a augmenté leur sentiment de vulnérabilité.

    Quand on a pris la fuite, on a perdu nos chadaries dans l'incendie de nos maisons et on a dû porter juste un chadar. Quand on voyageait d'un village à l'autre, les talibans ont arraché nos chadars afin de voir si nous étions des hommes ou des femmes. Mais je pense que c'est parce qu'ils voulaient savoir si les femmes étaient jeunes et belles. Ils ont pris les jeunes filles pour eux.93

    Le témoignage suivant est rapporté par une femme tadjik qui a vu l'enlèvement d'un certain nombre de femmes des plaines de Shomali. Il est représentatif de ce que beaucoup d'autres femmes ont mentionné sans y avoir assisté elles-mêmes et concorde avec les informations recueillies par les observateurs des droits humains sur des faits qui se seraient produits entre juillet et août 1999. On ignore actuellement où se trouvent ces femmes.

    Il y a environ neuf mois ou un an, les talibans sont arrivés à Shomali. Ils nous ont dit de quitter nos maisons. Puis, ils ont mis le feu à nos maisons et nous ont forcés à monter dans leurs véhicules. Ils nous ont conduits à l'ambassade russe à Kaboul. On est pour Massoud et c'est pour ça qu'ils nous ont attaqués. La nuit venue, on est arrivé à Jalalabad où ils nous ont séparés entre plusieurs voitures. Je pense qu'environ dix ou quinze jeunes femmes ont été séparées de leurs familles et placées dans d'autres voitures. Les talibans nous disaient qu'on allait tous au même endroit avec nos familles. Les hommes, les femmes, les enfants pleuraient et criaient : "Pourquoi vous nous séparez et où vous nous emmenez ?" Il y avait trop de talibans et une centaine de familles. Il y avait beaucoup de voitures et personne ne pouvait échapper à leurs ordres. Ils ont battu les hommes avec leurs fusils. Les gens ne comprenaient pas ce qui se passait parce qu'ils étaient tous battus. Ils nous ont emmenés à l'ambassade russe à Kaboul et on n'a pas vu les jeunes femmes qui avaient été séparées de nous.

    Human Rights Watch a remarqué des peurs et rumeurs très répandues relatives aux enlèvements, aux mariages forcés et aux viols de femmes par les forces talibanes. Mais il a été très difficile de recueillir des informations sur des cas individuels. L'une des explications principales de ce problème est la honte ressentie tant par la victime que par sa famille et les craintes de la victime que ses proches et sa communauté ne la rejettent parce qu'elle a été violée et a déshonoré sa famille. Layla Shah, une jeune femme hazara de vingt ans se souvient encore de ce qui est arrivé à sa voisine à Mazar-e-Sharif :

    Deux talibans lui ont fait de mauvaises choses. Maintenant, elle a une mauvaise réputation. Elle est venue me le dire elle-même. Elle avait vingt ans. Elle est toujours là-bas. Elle a mauvaise réputation et personne n'acceptera de l'épouser. Elle m'a dit qu'ils sont venus fouiller sa maison et qu'elle était seule. C'était la première fois que les talibans ont pris Mazar. Ils ne lui ont rien dit. Ils l'ont juste violée. Elle a dit qu'elle avait crié mais ils n'ont rien dit.94

55 Pour ce rapport, certains termes seront utilisés : chadari est le mot que la plupart des femmes interrogées ont utilisé pour décrire le vêtement qu'elles doivent porter. Celui-ci les couvre de la tête au pied, gomme leurs formes et cache leurs corps. Une burqa est un vêtement similaire. Les femmes réfugiées interrogées par Human Rights Watch pour ce rapport ont utilisé ces deux mots indifféremment. Un chadar est un châle à porter sur la tête, de façon non ajustée.

56 Bien que l'accès des écoles ne soit pas interdit aux garçons, l'impact sur leur éducation de la situation en Afghanistan est aussi significatif. Récemment, des matières religieuses ont été rajoutées aux programmes des classes des plus petits qui ont bien du mal à les comprendre. Lors d'entretiens avec des spécialistes de l'éducation, Human Rights Watch a appris qu'à cause des bas salaires, même les professeurs hommes manquent de motivation pour enseigner et que par nécessité, beaucoup combinent enseignement et autre emploi. Entretien conduit par Human Rights Watch, Asma Hussain, Quetta, Pakistan, 4 septembre 2001. Tous les noms des personnes interrogées ont été changés et des pseudonymes adoptés afin de protéger l'intimité de ces personnes et éviter des représailles à leur encontre.

57 Dans ce rapport, tous les noms des femmes interrogées ont été changés et des pseudonymes adoptés afin de protéger l'intimité de ces personnes et éviter des représailles à leur encontre.

58 Entretien conduit par Human Rights Watch, Amna Atmar, Peshawar, Pakistan, 31 août 2001.

59 Entretien conduit par Human Rights Watch, Shokeria Ahmed, Peshawar, Pakistan, 6 septembre 2001.

60 Entretien conduit par Human Rights Watch, Nabia Massoud, camp d'Akora Khattak, Peshawar, Pakistan, 30 août 2001.

61 Entretien conduit par Human Rights Watch, Meena Akram, Peshawar, Pakistan, 9 septembre 2001.

62 Entretien conduit par Human Rights Watch, Amna Atmar, Peshawar, Pakistan, 31 août 2001.

63 Entretien conduit par Human Rights Watch, Dr. Lyla Gul, Peshawar, Pakistan, 6 septembre 2001.

64 Entretien conduit par Human Rights Watch, Amna Atmar, Peshawar, Pakistan, 31 août 2001.

65 Entretien conduit par Human Rights Watch, Dr. Foraza Shah, Peshawar, Pakistan, 6 septembre 2001.

66 Entretien conduit par Human Rights Watch, Zohra Shah, Peshawar, Pakistan, 30 août 2001.

67 Entretien conduit par Human Rights Watch, Zhora Ahmed, Peshawar, Pakistan, 31 août 2001.

68 Entretien conduit par Human Rights Watch, Khalida Parveen, Quetta, Pakistan, 3 septembre 2001.

69 Entretien conduit par Human Rights Watch, Irfan Ahmed, Peshawar, Pakistan, 27 août 2001.

70 Entretien conduit par Human Rights Watch, Dr. Fauzia Akram, Peshawar, Pakistan, 23 août 2001.

71 Entretien conduit par Human Rights Watch, Magida Akbar, Quetta, Pakistan, 4 septembre 2001.

72 Idem.

73 Beaucoup de femmes médecins parmi les plus qualifiées ont quitté l'Afghanistan à cause de l'insécurité entourant leur travail, interdit par les talibans, comme toutes les autres activités accomplies par les femmes. Ultérieurement, les talibans ont fait une exception en autorisant le personnel médical féminin à travailler.

74 Il semble que désormais certaines femmes ont été autorisées à étudier pour un diplôme médical alors que d'autres ont été autorisées à recevoir une formation dans des écoles d'infirmières. Ceci constitue une exception à l'interdiction d'assurer l'enseignement des filles au-delà du primaire. Cette interdiction signifie pratiquement qu'il n'y aura plus de femmes médecins à l'avenir.

75 Information transmise à Human Rights Watch par un médecin ayant travaillé en Afghanistan, 24 août 2001.

76 Entretien conduit par Human Rights Watch, Irfan Ahmed, Peshawar, Pakistan, 27 août 2001.

77 Entretien conduit par Human Rights Watch, Dr. Zainab Khan, Peshawar, Pakistan, 6 août 2001.

78 Entretien conduit par Human Rights Watch, Dr. Massoud Jalil, Peshawar, Pakistan, 23 août 2001.

79 Entretien conduit par Human Rights Watch, Dr. Massoud Jalil, Peshawar, Pakistan, 23 août 2001. Human Rights Watch a appris que des médecins hommes, dans des hôpitaux publics et des cliniques privées, continuaient à traiter des patientes malgré les règles des talibans, parfois en courant de graves dangers pour leur sécurité personnelle.

80 Entretien conduit par Human Rights Watch interview, Zafia Akil, Peshawar, Pakistan, 6 septembre 2001.

81 Entretien conduit par Human Rights Watch, Laila Musleh, Peshawar, Pakistan, 25 août 2001.

82 Les talibans ont essayé de fermer les écoles à domicile dans différentes régions, à plusieurs reprises au cours des dernières années.

83 Entretien conduit par Human Rights Watch, Lyla Gul, Peshawar, Pakistan, 9 septembre 2001.

84 Entretien conduit par Human Rights Watch, Nikba Shah, Peshawar, Pakistan, 6 septembre 2001.

85 Entretien conduit par Human Rights Watch, Nabiha Akram, Peshawar, Pakistan, 23 août 2001.

86 Entretien conduit par Human Rights Watch, Sahelia Kalim, Peshawar, Pakistan, 23 août 2001.

87 Entretien conduit par Human Rights Watch, Nigar Emadi, Peshawar, Pakistan, 23 août 2001.

88 Entretien conduit par Human Rights Watch, Ayesha Gul, Quetta, Pakistan, 3 septembre 2001.

89 Entretien conduit par Human Rights Watch, Anwar Shah, Peshawar, Pakistan, 8 septembre 2001.

90 Entretien conduit par Human Rights Watch, Durani Hussain, Camp Akora Khattak, Peshawar, Pakistan, 30 août 2001.

91 Entretien conduit par Human Rights Watch, Leena Gul, Peshawar, Pakistan, 31 août 2001.

92 Entretien conduit par Human Rights Watch, Bibi Zabol, Quetta, Pakistan, 4 septembre 2001.

93 Entretien conduit par Human Rights Watch, Shah Gul, Camp Akora Khattak Camp, Peshawar, Pakistan, 30 août 2001.

94 Entretien conduit par Human Rights Watch, Layla Shah, camp Haji, Peshawar, Pakistan, 28 août 2001.

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