Africa - West

Previous PageTable Of ContentsNext Page

    III. RECOMMANDATIONS

Pour à la fois prévenir les violations continues des droits humains des femmes et encourager la recherche des responsabilités pour les abus commis dans le passé, Human Rights Watch appelle les différents acteurs à appliquer les recommandations suivantes :

Toutes les parties au conflit en Afghanistan :

    · S'engager publiquement - et respecter cet engagement - à observer le droit international en matière de droits humains et de droit humanitaire garantissant la protection des civils. S'engager à enquêter sur les violations et à tenir pour responsable le personnel militaire coupable de ces actes.

L'alliance dirigée par les Etats Unis :

    · S'assurer que toutes les actions militaires entreprises en Afghanistan respectent le droit international en matière de droits humains et de droit humanitaire et que les protections spécifiquement accordées aux femmes par le droit international, en temps de guerre, sont intégralement respectées. S'assurer que toutes les mesures possibles sont prises pour répondre aux difficultés auxquelles sont confrontées les femmes qui vivent dans une zone de conflit.

Aux talibans et au Front Uni :

    · Cesser immédiatement toute violation du droit humanitaire et, en particulier, les violations contre les femmes. Ordonner la cessation immédiate de toute pratique du viol ou d'autres formes d'agressions sexuelles.

A la communauté internationale :

    · Appeler à l'arrêt immédiat des violations systématiques des droits humains des femmes par les talibans et autres factions politiques en Afghanistan.
    · Prendre toutes les mesures possibles pour s'assurer qu'une assistance humanitaire adaptée est offerte à tous les civils touchés par la guerre en Afghanistan, en particulier aux foyers dirigés par des femmes et déplacés à l'intérieur du pays.
    · Appuyer les efforts des agences internationales, de secours national et de défense des droits des femmes afghanes qui fournissent une aide humanitaire et une aide au développement en Afghanistan. S'assurer de la prise en compte des femmes tant comme bénéficiaires de l'aide que comme partenaires, sur un pied d'égalité, dans les prises de décision concernant les projets d'aide et de développement.
    · S'assurer que tout gouvernement établi en Afghanistan s'engage à respecter pleinement les droits humains de l'ensemble du peuple afghan, à abroger les lois et à mettre fin aux pratiques qui, dans leurs intentions ou leurs conséquences, entraînent une discrimination contre les femmes.
    · Quand l'aide étrangère sera attribuée à la reconstruction de l'Afghanistan, s'assurer que les programmes de reconstruction et de développement seront structurés de façon telle qu'ils permettent aux filles et aux femmes un accès total aux programmes d'éducation, de santé, de formation professionnelle et de logement. Ces programmes doivent être conçus pour atteindre des femmes qui, sinon, n'auraient pas connaissance de leur existence ou ne pourraient y accéder. Ceci concerne aussi les femmes des campagnes, les veuves et les femmes handicapées, déplacées à l'intérieur du pays ou illettrées.
    · Tenir les talibans et les autres factions politiques en Afghanistan qui ont commis des violations systématiques et à grande échelle des droits des femmes, responsables de leurs actes.
    · Tenir les talibans et le Front Uni, qui ont commis des violations du droit humanitaire durant la guerre civile, pour responsables de leurs actes, notamment les exécutions de civils hors de tout cadre légal, les "disparitions", les violences sexuelles et la persécution sur la base de l'appartenance sexuelle.

Aux Nations Unies :

    · Le Conseil de Sécurité, avec le Secrétaire Général et le Haut Commissariat pour les Droits de l'Homme devraient faire pression en faveur d'enquêtes immédiates et complètes tant sur les violations du droit international en matière de droits humains et de droit humanitaire (dont les cas d'exécutions de civils, hors de tout cadre légal, les "disparitions", la violence sexuelle) que sur le système de persécutions sexo-spécifiques mis en place dans les zones sous régime taliban. S'assurer que les atteintes contre les femmes constituent une partie différente et spécifique de toute enquête.
    · A la lumière du grave sexisme qui a caractérisé le régime taliban et d'autres avant lui en Afghanistan, les agences et programmes des Nations Unies travaillant sur place devraient insister pour qu'à l'avenir, leurs programmes soient débarrassés de toute discrimination de sexe et soient conçus pour garantir aux femmes un accès significatif à l'aide humanitaire et autres. Prendre toutes les mesures nécessaires à la réalisation de ces objectifs.
    · Les Nations Unies devraient nommer une personne au poste, actuellement vacant, de Conseiller sur les questions de genre au Bureau du Coordinateur des Nations Unies pour l'Afghanistan et donner à cette personne autorité pour surveiller et vérifier le respect du droit international en matière de droits humains et de droit humanitaire. Cette personne devrait aussi pouvoir lancer une large consultation auprès de tous les groupes intéressés afin d'arriver à des propositions, non seulement sur des mesures immédiates de secours, mais aussi sur des mesures permettant la prise en compte de la situation des femmes en Afghanistan, après le conflit.

Au HCR :

    · En travaillant avec les gouvernements des pays hôtes et des pays donateurs, le HCR devrait développer une stratégie coordonnée et efficace pour identifier et séparer les militants et éléments armés des réfugiés civils. La mise à l'écart de premiers devrait avoir lieu dans les pays hôtes, à la frontière, en présence d'une force internationale d'observation.
    · En enregistrant les réfugiés, le HCR devrait prendre en compte la persécution dont les femmes d'Afghanistan ont été victimes de la part de toutes les factions politiques.

Previous PageTable Of ContentsNext Page