Rapports de Human Rights Watch

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III. Méthodologie

Les chercheurs de Human Rights Watch mènent des enquêtes et collectent des informations sur les abus contre les droits humains commis par des gouvernements et des acteurs non-étatiques, partout dans le monde. Nous nous rendons sur le lieu des abus pour interroger les victimes, les témoins et d’autres personnes.

Ce rapport s’appuie sur six missions de recherche conduites par les chercheurs de Human Rights Watch en 2004 et 2005. Notre équipe a mené sa recherche en RDC et en Ouganda en février, mars, mai, juillet et octobre 2004 et en Europe en janvier et avril 2005. Des éléments supplémentaires de recherche issus de missions en RDC et en Ouganda en 2003 ont également été incorporés. Dans le cadre de sa recherche, Human Rights Watch a visité cinq mines d’or ainsi que plusieurs autres opérations minières de petite envergure à Mongbwalu et Durba, dans le Nord-Est du Congo.

Pour préparer ce rapport, les chercheurs de Human Rights Watch ont interrogé plus de 150 personnes dont des victimes, des témoins, des chercheurs d’or, des commerçants en or, des exportateurs d’or, des douaniers, des responsables d’OKIMO, des membres de la société civile et des syndicalistes. Nos chercheurs ont également rencontré des responsables de groupes armés en Ituri, des responsables de l’armée ougandaise, des représentants des gouvernements congolais et ougandais ainsi que des responsables de l’ONU, des diplomates internationaux et des responsables d’institutions financières internationales.

Les chercheurs de Human Rights Watch ont rencontré des représentants d’AngloGold Ashanti à quatre occasions en Ouganda et au Congo et ont soumis par écrit à la compagnie un certain nombre d’allégations parmi les plus troublantes, offrant ainsi à l’entreprise la possibilité de répondre. Les chercheurs de Human Rights Watch ont également correspondu par écrit avec Metalor Technologies et ont rencontré les représentants de la compagnie en Suisse pour discuter de leurs préoccupations.

Les informations contenues dans ce rapport ont été revues en externe par des juristes aux compétences très diverses.


Encadré 1 : Qui est qui ?

Principaux groupes armés mentionnés dans ce rapport

Union des Patriotes Congolais (UPC)

Responsable : Thomas Lubanga.

L’UPC est un groupe armé en Ituri qui défend les intérêts de l’ethnie hema. Il a pris le contrôle de Bunia en août 2002 avec l’aide de l’Ouganda. Peu de temps après, l’UPC a reçu le soutien du Rwanda. Fin 2003, l’UPC a fait scission, donnant naissance à deux factions, l’une dirigée par Kisembo Bahemuka (connue sous le nom d’UPC-K) et l’autre dirigée par Thomas Lubanga (connue sous le nom d’UPC-L). La faction Lubanga était militairement plus forte. Elle était dirigée par le Commandant Bosco Taganda en l’absence de Thomas Lubanga détenu à Kinshasa. En dépit de nombreuses allégations d’abus contre les droits humains commis par le Commandant Bosco Taganda, ce dernier s’est vu offrir un poste de général dans la nouvelle armée congolaise, les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), en janvier 2005. Il a refusé à ce jour de prendre ses fonctions.

Front des Nationalistes et Intégrationnistes (FNI)

Responsable : Floribert Njabu.

Le FNI est un groupe armé en Ituri qui défend les intérêts de l’ethnie lendu. Constitué fin 2002, il a temporairement intégré la milice lendu, connue sous le nom de FNI et la milice ngiti (des Lendu du Sud du pays) connue sous le nom de FRPI. Les deux branches se sont scindées en groupes armés séparés en 2004 après des querelles de leadership. Le FNI est soutenu par l’Ouganda. Alors que les forces ougandaises étaient présentes au Congo en 2003, elles ont réalisé des opérations militaires conjointes avec le FNI. En 2002 et 2003, le FNI a également bénéficié d’un entraînement militaire et d’un soutien apportés par un groupe rebelle national, le RCD-ML. L’un de ses commandants les plus haut placés, Godas Sukpa a également été intégré dans les FARDC comme général en janvier 2005. Aucune vérification n’a été conduite afin de savoir si une telle nomination était appropriée.

Les Forces Armées du Peuple Congolais (FAPC)

Responsable : Jérôme Kakwavu Bukande.

Groupe armé de l’Ituri basé dans le Nord-Est du Congo (Aru et Ariwara), constitué en mars 2003 avec le soutien de l’Ouganda. Le Commandant Jérôme a changé d’alliances plusieurs fois depuis 1998 évoluant du RCD-ML vers l’UPC avant de lancer son propre groupe armé. En mai 2003, une tentative de mutinerie pour renverser le Commandant Jérôme a été brutalement réprimée avec le soutien de l’Ouganda. En dépit de graves allégations de crimes de guerre commis sous les ordres du Commandant Jérôme, ce dernier a été intégré dans la nouvelle armée congolaise, les FARDC, au rang de général en janvier 2005.

Autres groupes armés

Le Nord-Est du Congo abrite une quantité importante d’autres groupes armés mentionnés occasionnellement dans ce rapport, notamment :

  • Parti pour l’Unité et la Sauvegarde de l’Intégrité du Congo (PUSIC) : majoritairement composé d’Hema du Sud.

  • Force de Résistance Patriotique en Ituri (FRPI) : composé de Ngiti (Lendu du Sud) qui opèrent dans les régions au sud de Bunia.

  • Rassemblement Congolais pour la Démocratie-National (RCD-National) : groupe rebelle conduit par Roger Lumbala, basé dans les régions d’Isiro et de Watsa au Nord. Maintenant intégré dans le gouvernement congolais de transition.

  • Rassemblement Congolais pour la Démocratie-Mouvement de Libération (RCD-ML) : groupe rebelle conduit par Mbusa Nyamwisi, basé à Beni dans le Nord-Kivu. Son bras armé porte le nom l’Armée du Peuple Congalais (APC). Ce mouvement a été intégré dans le gouvernement congolais de transition.



  • <<précédente  |  index  |  suivant>>juin 2005