<<précédente | index | suivant>> VIII. Commerce de lOr SouilleLes entreprises minières internationales nont relancé les opérations minières dans le Nord-Est du Congo quen 2003.334 Alors que des méthodes modernes dextraction minière nétaient peut-être pas disponibles, les orpailleurs locaux ont continué dextraire de lor pendant toute la durée du conflit, parfois en grande quantité. Les activités dextraction et de commercialisation de lor sont contrôlées par les groupes armés et leurs alliés en affaires. Ils écoulent cet or hors du Congo en direction de lOuganda via un réseau de commerçants qui opèrent hors des canaux légaux. Le commerce de lor permet aux groupes armés de transformer lor en fonds pour financer leurs opérations. Sans les revenus tirés du commerce de lor, les groupes armés en Ituri seraient confrontés à de graves difficultés pour mener à bien leurs opérations militaires, des activités qui comportent fréquemment des abus contre les droits humains de grande ampleur.
De 1996 à nos jours, le gouvernement congolais de transition na eu que peu ou pas de contrôle sur certaines parties orientales du pays où se trouvent les plus riches gisements dor. Sous le couvert du « brouillard de la guerre » dans cette région, des parties non autorisées se sont enrichies en commerçant de lor alors que les groupes armés qui les protégeaient ou qui étaient soutenus par elles ont poursuivi le conflit et les abus contre les droits humains perpétrés sur les civils. Le panel dexperts des Nations unies sur lexploitation illégale au Congo a rapporté que la complexité des relations entre ceux qui soutiennent, protègent et bénéficient dun tel commerce et la dépendance de ces derniers par rapport à ce commerce, font quil est difficile de mettre un terme à ces activités.335 Cette conclusion est confirmée par une autre enquête dun groupe dexperts des Nations unies sur les violations de lembargo sur les armes qui a rapporté en janvier 2005 que les réseaux daffaires, dont les commerçants en or, qui ont aidé au maintien du trafic darmes restaient actifs dans lEst de la RDC.336 Les chercheurs de Human Rights Watch ont pu remonter le commerce de lor entre les acheteurs locaux à Mongbwalu et Durba jusquà un second groupe dacheteurs qui, à leur tour, ont vendu lor à des comptoirs plus vastes, dans des villes plus importantes. Ces comptoirs et leurs propriétaires ont exporté frauduleusement de lor vers des commerçants légalement enregistrés en Ouganda. Les commerçants ougandais ont vendu lor à des compagnies à létranger, essentiellement en Suisse et dans dautres parties de lEurope, complétant ainsi lintégration de lor dune zone de conflit dans léconomie mondiale. Ceux qui participent à lachat de lor souillé du Nord-Est de la RDC sont susceptibles de fournir indirectement un flux financier à des groupes armés qui commettent de très importants abus contre les droits humains. Nouveau code minier congolaisEn juillet 2002, le gouvernement congolais, aidé par la Banque mondiale, a établi un nouveau code minier afin de réguler lextraction et le commerce de certains minerais listés, notamment lor.337 De nombreux investisseurs ont salué avec satisfaction la publication du code, escomptant quil mettrait de lordre dans les industries dextraction. Certaines régulations comme celles sur lexploitation artisanale des minerais, sont restées similaires à la législation précédente. Les mineurs artisanaux, autorisés par lEtat, devaient être autorisés à extraire des minerais dans tout le pays sauf dans les régions limitées par des concessions accordées par le gouvernement. Pour montrer quils étaient autorisés à extraire de lor, des diamants ou dautres minerais, les mineurs artisanaux devaient obtenir des cartes valides pour la région concernée.338 Les exploitants artisanaux étaient autorisés à vendre lor uniquement aux négociants, aux marchés boursiers ou aux comptoirs agréés par lEtat.339 Les négociants qui généralement achetaient sur le site minier et vendaient lor à des comptoirs dans des villes plus importantes ne pouvaient vendre quau Congo et nétaient pas autorisés à exporter lor.340Le nouveau code minier ne permettait lexportation de lor que par des comptoirs autorisés par le Ministère des mines à Kinshasa qui avait autorité pour limiter le nombre de licences dexportation accordées.341 Dans un entretien avec un chercheur de Human Rights Watch, les responsables du Ministère des mines ont déploré le manque de financements du gouvernement et des bailleurs internationaux pour mettre en uvre les nouvelles régulations, un processus qui devrait, daprès eux, nécessiter plusieurs années.342 Les responsables du Ministère à Kinshasa sont assez ignorants en matière de contrats miniers ou dapplication du code dans les territoires anciennement tenus par les rebelles. Ils affirment quil ny a pas de financements disponibles pour leur permettre de se rendre dans lEst faire respecter les régulations. Ils affirment également que le Ministre des mines, issu de la société civile, a souvent été tenu à lécart des décisions prises par le Président ou les vice-présidents dans le domaine minier. Il a été démis de ses fonctions par le Président Kabila pour mauvaise gestion et corruption en décembre 2004, accusations que le Ministre nie.343 Un responsable de haut rang au Ministère des mines a déclaré : Les multinationales se moquent de savoir à qui elles parlent. Elle veulent juste aller voir le patron les vice-présidents ou le Président. Le Ministère des mines nest simplement pas impliqué. Les politiciens suivent juste leurs propres intérêts. On est sans pouvoir pour contrôler tout ça. On na pas les moyens pour le faire. Cest toujours pareil, rien na changé depuis que le rapport du panel dexperts est sorti. Les rebelles et dautres personnes du gouvernement qui sont arrivées ont tous des programmes différents et ils ne sont pas unis. Le gros problème, cest largent. Si on veut réussir en politique, il faut de largent. Alors ils ne sont pas pressés de revoir les contrats déjà signés.344 Organisation du commerce de lor via Butembo et AriwaraLes responsables du gouvernement ne disposant pas des moyens pour faire appliquer les régulations, quelques importants commerçants basés à Butembo dans la province du Nord Kivu et à Ariwara, dans la province orientale ont monopolisé le commerce de lor de Mongbwalu et Durba. Plusieurs dentre eux sont accusés de fournir des services de transport, dont le transport des armes, aux responsables de groupes armés en échange de leur aide pour contrôler le commerce de lor et assurer une exportation sans encombre de leur or (voir plus bas). Selon le groupe dexperts des Nations unies enquêtant sur les violations de lembargo sur les armes dans lEst de la RDC, des groupes armés et leurs partenaires en affaires génèrent les revenus nécessaires à lachat darmes et à la poursuite dactivités militaires en contrôlant le commerce de lor et dautres biens et en affectant des hommes aux postes frontières stratégiques.345 A Butembo, lun des plus importants comptoirs appartient au Dr Kisoni Kambale et à Ariwara, lun des principaux comptoirs appartient à M. Omar Oria. Dautres commerçants ont estimé que ces deux personnes contrôlaient plus de cinquante pour cent du commerce de lor à partir du Nord-Est du Congo.346 Les mineurs artisanaux dans le Nord-Est du Congo estiment quils gagnent environ 10 USD par jour en vendant leur or contre du liquide aux commerçants locaux. A Mongbwalu par exemple, les mineurs vendent à lun des quelque quarante commerçants qui ensuite vendent cet or à lun des seconds groupes de dix acheteurs qui à leur tour vendent lor à des comptoirs à Butembo. Dans certains cas, les comptoirs fournissent des avances en liquide aux commerçants locaux pour faciliter leurs achats. Les propriétaires des principaux comptoirs fixent généralement le prix local qui doit être payé pour lor et contrôlent les moyens de transport vers et à partir des zones minières.347 Le Docteur Kisoni à ButemboLe Docteur Kisoni Kambale, propriétaire du comptoir Congocom est le plus important commerçant en or de Butembo. Congocom traite tellement dor quil possède sa propre fonderie pour faire fondre le minerai en lingots avant de lexporter comme ont pu le constater des clients de Congocom.348 Selon un client, Kisoni a acheté léquipement nécessaire avec laide dassociés ougandais.349 Des commerçants à Mongbwalu ont raconté à un chercheur de Human Rights Watch quils avaient acheté de lor pour le Dr Kisoni,350 une affirmation confirmée par le commissaire aux mines du FNI. Il a déclaré : Le Dr Kisoni donne de largent aux gens et ils achètent lor à Mongbwalu. Pratiquement tous les acheteurs dor travaillent pour le Dr Kisoni. Ils sont environ dix et ils contrôlent lachat de lor. Dr Kisoni possède Butembo Airlines. Lor va directement de lavion à son bureau à Butembo.351 Des commerçants locaux et dautres sources informées ont estimé quentre vingt et soixante kilogrammes dor quittaient la région de Mongbwalu chaque mois, la majeure partie étant destinée à Butembo. Sur la base du prix de lor au moment de la rédaction de ce rapport, ceci aurait représenté une valeur comprise entre 240 000 USD et 720 000 USD. Human Rights Watch na pas pu obtenir confirmation de telles estimations qui pourraient être inférieures au montant effectivement échangé (voir plus bas).352
Le Dr Kisoni et sa compagnie louent un petit avion Antonov qui vole sous le nom de Butembo Airlines (BAL) et qui transporte des marchandises, notamment de lor. Butembo Airlines se rend régulièrement à Mongbwalu, parfois quotidiennement. Au moment de la rédaction de ce rapport, cet avion représentait le seul transport aérien vers Mongbwalu, difficile daccès par la route. Certains commerçants qui utilisaient BAL pour transporter leur or ont affirmé que lavion transportait également des armes pour le FNI.353 Un rapport parlementaire britannique a cité en octobre 2004 le Dr Kisoni affirmant quil fournissait régulièrement de la nourriture aux groupes armés à Mongbwalu et quil ne vérifiait pas la nature de la cargaison chargée sur son avion.354 Le groupe dexperts des Nations unies enquêtant sur les violations de lembargo sur les armes a rapporté que BAL avait obtenu les droits exclusifs datterrisage à Mongbwalu à la condition que BAL facilite le départ dor pour le FNI. Les experts poursuivaient en déplorant que le contenu de lavion ne soit jamais vérifié.355 Mavivi Air, une autre compagnie de transport qui a volé une fois ente Mongbwalu et Butembo a vu son avion saisi à laéroport de Beni pour avoir transporté des armes, en juillet 2003. Une investigation de la MONUC sur cette affaire a rapporté que Mavivi et dautres compagnies aériennes de ce type jouaient un rôle important dans le trafic darmes dans la région.356 Mavivi Air a depuis fait faillite. De nombreux témoins à Mongbwalu, Butembo et Kinshasa ont décrit les liens entre les commerçants en or et le mouvement politique armé du RCD-ML. Si au moment des recherches début 2004, le RCD-ML était en nom un partenaire du gouvernement de transition, il a continué à agir comme agent autonome profitant du commerce de lor dans la région quil contrôlait. Un membre important du RCD-ML a raconté au chercheur de Human Rights Watch que le Dr Kisoni était essentiel dans le financement de son mouvement. Il a dit : « Kisoni était le tiroir caisse de la rébellion. »357 Un autre témoin a expliqué larrangement réciproque entre les autorités du RCD-ML et les commerçants. Il a déclaré : Lorsque le mouvement [RCD-ML] a besoin dargent, ils demandent aux commerçants. Eux ensuite, ils ont des exemptions sur les impôts [collectés par les agents du RCD-ML] à la frontière pour leur commerce et cest comme ça que se font les affaires. Le mouvement utilise ensuite largent pour acheter des armes.358 Un responsable du Ministère des mines a admis quil y avait un lien important entre la compagnie de Kisoni et le RCD-ML. Il a déclaré : « Congocom a le monopole du commerce de lor et ils sont soutenus par la rebellion [RCD-ML]. »359 Les commerçants qui exportent de lor illégalement, sans payer de taxes ou de redevances à létat violent les articles 120 et 126 du Code minier et sont passibles damendes allant de 10 000 à 30 000 USD et dinterdiction de se livrer au commerce de lor pendant une durée de cinq ans. Toute personne qui menace des officiels de lindustrie minière lorsquils remplissent les devoirs liés à leur fonction est soumise à six mois demprisonnement.360 Cependant, les responsables du secteur minier dans le Nord-Kivu ont raconté aux chercheurs de Human Rights Watch quils ne disposaient pas des ressources pour faire appliquer les dispositions du code et pour cette raison, navaient pas appliqué les instructions ministérielles consistant à mettre un responsable dans chaque comptoir de Butembo. Ils ont affirmé quils craignaient également les actes de vengeance que pourraient leur faire subir les puissants intérêts commerciaux et politiques sils tentaient de faire appliquer la loi.361
Un responsable du Ministère des mines a raconté aux chercheurs de Human Rights Watch quaucun comptoir de Butembo navait de licence du gouvernement congolais pour exporter de lor, notamment Congocom. Il a déclaré que Congocom navait jamais déclaré ses exportations à des agents de lEtat même si lentreprise était daprès lui le plus gros exportateur dor de la région.362 Il a déclaré que parce quune bonne partie de lor était échangée en violation du code minier, il était impossible de connaître le montant de lor exporté à partir de la région. « On est là à regarder les ressources de notre pays disparaître sans bénéfice pour le peuple congolais » a-t-il déclaré.363 Omar Oria à AriwaraLes chercheurs de Human Rights Watch se sont rendus dans la ville prospère dAriwara en mars 2004 et ils ont trouvé plus de quarante comptoirs dans la zone du grand marché. Les commerçants en or et dautres sources locales ont estimé quentre 80 et 160 kilogrammes dor étaient échangés chaque mois via Ariwara qui est situé près de la frontière ougandaise. De telles estimations ne peuvent être vérifiées mais semblent cadrer dans lensemble avec les statistiques dexportation de lor, à partir de lOuganda (voir plus bas).364 Au moment de la rédaction de ce rapport, le commerce était estimé de 1 à 2 millions USD par mois.365 Ariwara est situé dans une zone contrôlée par les forces FAPC du Commandant Jérôme dont les abus ont déjà été décrits de façon très détaillée. Les commerçants en or doivent acheter des cartes de négociants dor aux FAPC pour pouvoir se livrer au commerce de lor, une exigence copiée sur ce qui se pratique au niveau de lEtat.366 Les FAPC conservent tous les droits denregistrement pour leur propre usage. Le Groupe dexperts des Nations unies enquêtant sur les violations de lembargo sur les armes a conclu que le Commandant Jérôme avait organisé un contrôle strict sur les exportations de produits clefs comme lor, assisté dhommes daffaires disposés à agir à ses ordres.367 Omar Oria, un citoyen ougandais est lun des principaux commerçants en or dAriwara, selon dautres commerçants en or et selon les habitants. Comme nous lavons préalablement mentionné, il travaille en étroite collaboration avec le Commandant Jérôme.368 Un commerçant a raconté aux chercheurs de Human Rights Watch que M. Oria avançait à chacun de ses acheteurs locaux entre 5 000 et 10 000 USD par semaine de lor afin quils achètent de lor pour lui.369 Une bonne partie de cet or était achetée à Durba et dans les zones très proches. De nombreux commerçants locaux à Durba ont confirmé quils travaillaient pour M. Oria.370 Dans un entretien avec un chercheur de Human Rights Watch, M. Oria a déclaré quil faisait le commerce de lor, en expliquant quil vendait de lor en Ouganda pour des clients congolais et déposait ensuite les recettes sur des comptes dans des banques étrangères de leur part.371 Le commerce de M. Oria nest pas autorisé par lEtat comme comptoir. Il ne peut donc légalement exporter de lor à partir du Congo. Il nest pas non plus agréé pour opérer sur les marchés de change étrangers.372 La relation de M. Oria avec le Commandant Jérôme facilite son commerce illégal. M. Oria est protégé par certains des combattants du Commandant Jérôme, dont plusieurs ont battu, torturé et même tué des commerçants en or accusés par M. Oria de lavoir trompé (voir plus haut). Des témoins ont affirmé que M. Oria avait aidé à financer le mouvement des FAPC et fournissait régulièrement de la nourriture et peut-être dautres biens aux combattants des FAPC.373 Le groupe dexperts des Nations unies enquêtant sur les violations de lembargo sur les armes a conclu que les recettes tirées des douanes et de limmigration, notamment celles du commerce de lor, étaient orientées vers les coffres des FAPC et utilisées pour payer leurs infrastructures militaires. Dans un cas, le groupe dexperts a obtenu 40 reçus manuscrits signés par des commandants FAPC pour retirer du liquide sur des recettes obtenues aux frontières pour « des urgences militaires » et des « rations de combat ».374 Plusieurs témoins ont affirmé que M. Oria et le Commandant Jérôme étaient fréquemment vus ensemble et que M. Oria avait occasionnellement séjourné à Angarakali, le camp militaire des FAPC à Ariwara.375
Or congolais exporté vers lOugandaLor faisant lobjet dun commerce à partir du Nord-Est du Congo part principalement vers une destination, lOuganda. Le Dr Kisoni et M. Oria vendent leur « or souillé » à des commerçants ougandais basés à Kampala. Beaucoup le revendent ensuite à des compagnies en Suisse ou ailleurs.376 La majeure partie de cet or est exportée illégalement du Congo : les commerçants nont pas de licence dexportation, ni de documents de change. Ils ne sont pas autorisés comme comptoirs. Ils ne disposent pas de comptes à la Banque centrale du Congo et ne sacquittent pas des taxes et redevances appropriées comme lexige le droit congolais.377 La population congolaise ne tire pratiquement aucun bénéfice de ce commerce. Au contraire, les habitants subissent de graves violations des droits humains perpétrées par des groupes cherchant à contrôler le commerce et les mines dor. Lor est « légalisé » en Ouganda. Les commerçants à Kampala nexigent pas de leurs clients congolais quils présentent des documents autorisant lexportation de lor, opérant sur la base du « on ne pose pas de question. » Ils traitent lor comme sil était une marchandise en transit, remplissant les formulaires et autres documents requis pour rendre cette exportation légale à partir de lOuganda et acceptable par le marché mondial non régulé.378 Dans les années 90, la plupart des exportations dor non autorisées à partir du Congo sont allées vers le Burundi mais la guerre civile au Burundi et un embargo régional sur le commerce déclaré en 1997 ont rendu le Burundi moins attractif comme point de transit. Après un bref déplacement vers le Kenya, le commerce sest dirigé vers Kampala où le climat est plus favorable. En 1993, la Banque centrale ougandaise a allégé les restrictions sur les ventes dor et a décidé de ne pas imposer les exportations dor.379 Ce changement suivi cinq ans plus tard par létablissement du contrôle de larmée ougandaise sur les riches régions en or du Nord-Est du Congo a entraîné une augmentation dramatique des exportations dor en provenance de lOuganda (voir le tableau plus bas). Données chiffrées sur les exportations dor en provenance de lOugandaSelon les statistiques officielles, lOuganda a exporté de lor pour une valeur de presque 60 millions USD en 2002, une année record et pour environ 46 millions USD en 2003. Cependant, en 2003, les spécialistes de ce commerce attribuaient encore à ces exportations une valeur de 60 millions USD.380 Selon la Banque centrale ougandaise, les données de ces experts de lindustrie pourraient être plus précises que celles établies à partir des données gouvernementales tirées des douanes.381 Que lon utilise les statistiques de lindustrie ou celles de sources officielles, laugmentation des exportations en or a été remarquable. Lor est actuellement la troisième exportation ougandaise après le café et le poisson.382 En 2001, lor représentait 84 pour cent de la valeur totale de tous les minerais exportés à partir de lOuganda. En 2002, ce chiffre était de 99 pour cent.383 La majeure partie de lor exporté dOuganda provient du Congo. La production nationale ougandaise est négligeable, en dépit des encouragements de la Banque mondiale et des nouvelles régulations minières introduites en 2001. Les statistiques du Ministère de lénergie et du développement minier et les chiffres officiels des exportations montrent que la production ougandaise dor représente moins de 1 pour cent des exportations officielles dor.384 Dans le rapport annuel du Ministère de lénergie et du développement minier, les écarts entre production dor et exportations dor sont frappants. En 2002, par exemple, la production nationale dor était estimée à 24 817 USD alors que les exportations dor pour la même année apparaissaient avec une valeur tout juste inférieure à 60 millions USD.385 Lorsque les chercheurs de Human Rights Watch ont interrogé les représentants du Ministère sur cet écart, ceux-ci ont refusé de fournir un commentaire.386 Les statistiques sur les importations ne parviennent pas à mettre en évidence léchelle réelle du commerce de lor. Officiellement, lor amené en Ouganda devrait être déclaré à lentrée dans le pays comme étant une importation si cette marchandise est destinée à rester dans le pays ou comme un bien en transit si elle doit partir vers une autre destination finale. Cependant, les statistiques officielles des importations ougandaises montrent une faible quantité dor importée dans le pays et ne montrent aucune statistique pour les biens en transit. Le commerce officieux de lor est très probablement facilité par la mise en application laxiste des régulations existantes aux postes frontières entre lOuganda et le Congo. Selon une étude conduite en 2004 par le Bureau ougandais de la Statistique (UBOS), plus de 50 pour cent de toutes les importations et exportations napparaissaient dans aucun registre à six postes frontières.387 Dans les cas où les gens voulaient dissimuler des minerais précieux, létude a estimé que lentrée de tels biens restait totalement secrète. Le groupe dexperts des Nations unies chargé de lobservation de lembargo sur les armes vers lEst de la RDC a observé quau poste frontière du Nord, à Vurra, entre Aru (RDC) et Arua (Ouganda), il ny avait que peu ou pas dinspection douanière ou migratoire, en particulier dans le cas des combattants FAPC autorisés à passer en toute liberté.388 Puisque la production dor ougandais représente moins de 1 pour cent des exportations officielles, la majeure partie de lor exporté a dû entrer en Ouganda en provenance dailleurs. Les statistiques officielles nenregistrent pas lentrée de montants significatifs dor donc la majeure partie de ce commerce doit être illégale et non enregistrée. En 2004, lécart entre lor produit dans le pays et lor exporté était juste supérieur à 45 millions USD comme le montrent les chiffres officiels ci-dessous. Tableau 1 : Chiffres officiels ougandais sur limportation, lexportation et la production dor, en USD
Note : Les statistiques pour lannée
2004 sont des estimations. Commerçants en or à KampalaLes experts de lindustrie de lor à Kampala reconnaissent et expliquent facilement lécart entre la production nationale dor et le total des exportations que mettent en évidence les statistiques officielles. Lors dentretiens avec des chercheurs de Human Rights Watch, les commerçants en or ont confirmé que la majeure partie de lor quils exportaient provenait du Congo. Ils ont estimé que ce commerce avoisinait un total annuel de 60 millions USD.389 Il existe trois principales entreprises dexportation dor à Kampala. Les deux plus importantes, Uganda Commercial Impex Ltd et Machanga Ltd contrôlent environ 70 pour cent du commerce dexportation à partir de lOuganda. Les marges de profit sur chaque transaction étant relativement réduites, ces commerçants dégagent leur profit en échangeant de gros volumes et en offrant de lor de bonne qualité pour lequel ils ont besoin dune source dapprovisionnement fiable. Uganda Commercial Impex est le plus important exportateur dor en Ouganda. Dans un entretien avec les chercheurs de Human Rights Watch, ses représentants ont affirmé que pratiquement 90 pour cent de leur or provenaient dIturi et ils ont confirmé que le Dr Kisoni Kambale de Butembo était « lun de leurs clients ».390 Des représentants de la compagnie ont expliqué quils payaient lor de leurs clients en liquide ou quils transferraient des fonds dans les comptes dont disposaient leurs clients soit localement, soit à létranger. Comme le Dr Kisoni, ils avaient leur propre raffinerie sur place afin de traiter tout or arrivant sous la forme de minerai avant de lexporter vers la Suisse ou lAfrique du Sud. Des représentants de la compagnie ont affirmé quils déclaraient lor à lexportation, sassurant quun formulaire de douane et une facture pour transport aérien accompagnaient chaque envoi.391 Des représentants de Machanga Ltd, le second exportateur dor par la taille ont également déclaré aux chercheurs de Human Rights Watch que lor dont ils faisaient commerce provenait du Congo et ils ont confirmé que lun de leurs clients était M. Omar Oria.392 Ils ont ensuite expliqué quils avançaient du liquide pour lachat de lor, parfois jusquà 30 pour cent du prix dachat escompté, un système également utilisé par M. Oria à Ariwara. Les représentants de Machanga ont affirmé quils exportaient tout leur or à destination de Metalor Technologies SA, une entreprise de raffinage de lor basée en Suisse.393 Dautres commerçants ont affirmé quils vendaient également de lor en Suisse mais également ailleurs comme par exemple en Afrique du Sud et à Dubai. Les sociétés commerciales à Kampala nopèrent pas illégalement mais profitent plutôt de régulations laxistes sur le commerce de lor. Nétant pas contraintes dexiger des documents dimportation ou de demander lorigine de lor, elles achètent de lor congolais de contrebande comme sil était entré légalement en Ouganda et lexportent comme sil sagissait dun bien légal. Pont essentiel vers léconomie mondiale, elles tirent bénéficent des risques encourus par des commerçants congolais tels que le Dr Kisoni et M. Oria et de leurs relations avec des groupes armés locaux. Ces sociétés sont cependant susceptibles de violer un embargo des Nations unies sur les armes. Le groupe dexperts des Nations unies a conclu que les entreprises et les individus qui établissaient des relations financières avec des groupes armés en Ituri pouvaient commettre une violation de lembargo des Nations unies sur les armes dans lEst de la RDC.394 Encouragement du gouvernement ougandais au commerce de lorLe Président Museveni a cherché à étendre les faibles bases économiques de lOuganda en augmentant les exportations. Le café, la plus importante des exportations dans le passé, a fourni environ 40 pour cent de lensemble des recettes dexportations. Cependant, une chute du prix mondial du café a frappé durement léconomie ougandaise tout comme les prix internationaux plus élevés du pétrole. La poursuite des faibles rentrées dimpôts et la corruption ont encore davantage affaibli léconomie. Limpact de ladhésion à lunion douanière de la Communauté de lAfrique de lEst, censé être bénéfique à long terme, pourrait être négatif dans un premier temps.395 Laugmentation des exportations dor, lun des secteurs dexportation non traditionnels dont la croissance est la plus rapide, offre certains espoirs dans ce tableau par ailleurs bien sombre. Le gouvernement estime que le commerce des minéraux peut potentiellement concurrencer le café comme source de revenus étrangers pour lOuganda. En janvier 2004, le gouvernement ougandais a signé un accord de prêt pour un montant de 25 millions USD avec la Banque mondiale afin de financer lexploration des dépôts de minerais du pays.396 La production minérale nationale pourrait à un moment donné se substituer à une partie de lor importé du Congo mais ceci concerne un avenir lointain. Depuis 1999, le gouvernement ougandais récompense les exportateurs ougandais dor pour leurs efforts de promotion de ce commerce. En 2002, Uganda Commercial Impex Ltd a reçu le Presidents Export Award pour les meilleurs résultats obtenus dans le secteur du commerce de lor. Machanga a pris la seconde place dans cette compétition. Hon. Omwony Ojok, Ministre détat à lInspection économique, représentait le Président à la cérémonie de remise des prix à laquelle participaient également cinq autres ministres du gouvernement.397 Les entreprises étaient récompensées pour avoir encouragé les exportations et pour avoir rempli certaines responsabilités sociales dans le cadre de leurs affaires. La façon dont le comité de sélection a examiné les relations daffaires de ces entreprises avec les commerçants congolais eux-mêmes liés à des groupes armés responsables dabus contre les droits humains au Congo est peu claire. Le gouvernement ougandais a proposé des contrôles plus stricts sur les importations dor, peut-être dans un effort pour augmenter ses propres revenus. Parmi les régulations en cours de négociation, il en est une qui exige des permis pour tous les métaux précieux importés en Ouganda et qui impose une taxe dimportation de 0.5 pour cent du prix dachat.398 Ces régulations ne sont pas encore devenues lois. Une régulation plus stricte du commerce de lor en Ouganda et dans dautres pays de transit aiderait à supprimer la contrebande illégale et à couper le lien entre commerçants en or et groupes armés qui commettent des abus contre les droits humains. Les propositions du gouvernement ougandais augmenteraient les revenus de lOuganda et pourraient aider, dans une certaine mesure, à enregistrer lor en provenance de la RDC mais sans exiger de contrôles supplémentaires tels que certificats de sortie, ces propositions sont peu susceptibles de limiter le commerce illégal des contrebandiers. Acheteurs dor souilléSelon le panel dexperts des Nations unies sur lexploitation illégale des ressources congolaises, les entreprises qui achètent de lor en Ouganda pourraient également contribuer de façon indirecte aux abus contre les droits humains commis au Congo. Après avoir dressé la carte des interrelations entre les parties congolaises au conflit, les gouvernements étrangers et les entreprises, le panel a maintenu que certaines transactions daffaires, directement ou indirectement, délibérément ou par négligence, contribuaient à la prolongation du conflit et aux abus contre les droits humains qui laccompagnent.399 Les experts de lindustrie de lor et les compagnies qui travaillent dans le commerce de lor doivent ou devraient être conscients que la majeure partie de lor dont fait commerce lOuganda provient dune zone de conflit au Congo et que cet or a très probablement été exporté illégalement. Suisse : or volatilisé ?Selon des experts de lindustrie en Ouganda, plus de 70 pour cent de lor exporté à partir de lOuganda sont destinés à la Suisse. La Suisse est lun des principaux partenaires commerciaux de lOuganda. Selon les statistiques ougandaises du commerce, les exportations à destination de la Suisse sont passées de 29 millions USD pour lannée 1999 à 99 millions USD en 2000, un record pour le commerce entre lOuganda et la Suisse. Bien que les échanges aient diminué jusquà atteindre 70,6 millions USD puis 69 millions USD pour les deux années suivantes, ils restent considérablement plus importants que pendant les deux années qui ont précédé le début de la guerre au Congo. Selon les chiffres du commerce ougandais en 2002, la Suisse était le plus important partenaire commercial de lOuganda recevant plus de 69 millions USD de biens. Le Kenya, second partenaire commercial reçoit des biens pour une valeur de 61,5 millions USD.400 Il est très probable quun fort pourcentage des échanges entre lOuganda et la Suisse concerne lor. Selon des informations suisses officielles, les importations de lOuganda, à lexclusion de lor, représentaient un peu plus de 11 millions USD en 2002 et en 2003, lessentiel concernant le café.401 Les importations suisses dor sont classées « données sensibles ». Le gouvernement fournit uniquement le montant total dor quil importe et exporte chaque année, sans répartir ces montants selon les pays dorigine. Mais les responsables du gouvernement suisse ont estimé que les importations en provenance dOuganda avaient atteint environ 13 millions USD (voir tableau ci-dessous).402 Tableau 2 : Statistiques sur les importations suisses et les exportations ougandaises : des écarts flagrants
Source : Administration fédérale des douanes, Commerce extérieur de la Suisse et Bureau ougandais de la statistique. Les chiffres non officiels proviennent de sources du gouvernement fédéral suisse. Une comparaison entre les statistiques ougandaises sur les exportations et les statistiques suisses sur les importations en 2001, 2002 et 2003 montre des écarts flagrants. En 2003, des biens en provenance dOuganda pour une valeur de 44 millions USD nont pas été enregistrés au point dentrée en Suisse et sont restés inexpliqués. En 2001, le chiffre était de 77 millions USD. Interrogés sur les écarts, les douaniers suisses ont affirmé aux chercheurs de Human Rights Watch quil était possible que des biens soient entrés par les zones franches suisses, des zones normalement situées autour des aéroports qui opèrent effectivement hors du contrôle du gouvernement suisse.403 Les biens qui entrent dans de telles zones ne sont ni enregistrés, ni imposés ; ils napparaissent pas dans les statistiques suisses sur les importations et sont expédiés vers dautres lieux sans droits à lexportation. Lor étant le bien le plus coûteux importé dOuganda, lor pourrait représenter une part importante des marchandises ougandaises entrant dans les zones franches. Selon un responsable du commerce suisse, les banques suisses sont de possibles candidats à lachat dor via les zones franches.404 Si les zones franches font partie du territoire suisse, elles opèrent en dehors du contrôle des douanes suisses. Un responsable des douanes suisses a déclaré aux chercheurs de Human Rights Watch : « Le contrôle des zones franches ne dépend pas de nous. »405 Les zones franches ne sont pas transparentes et pourraient abriter des activités illégales. Conscient de ces risques, le gouvernement suisse a soumis en décembre 2003 une nouvelle Loi sur les douanes au parlement afin de renforcer le contrôle sur les zones franches. Au moment de la rédaction de ce rapport, la nouvelle loi étant encore en cours de discussion, sans quun consensus ne se dégage sur les marchandises que les douaniers devraient suivre de façon plus rapprochée. Cependant, un responsable des douanes suisses a déclaré aux chercheurs de Human Rights Watch que lor ne serait probablement pas soumis à des contrôles plus stricts dans le cadre de la nouvelle loi.406 Si la Suisse imposait des contrôles plus stricts sur lor transitant dans les zones franches, une telle mesure pourrait faciliter les efforts entrepris pour mettre un terme au commerce de lor souillé en provenance du Congo et à destination dautres régions du monde. Metalor Technologies SASi une bonne partie de lor faisant lobjet dun commerce à partir du Nord-Est du Congo via lOuganda est difficile à repérer, il est clair quune quantité dor dune valeur approximative de 13 millions USD est entrée sur le territoire suisse en provenance de lOuganda et a été officiellement enregistrée comme une importation.407 Daprès les recherches menées par Human Rights Watch, une partie de cet or importé en Suisse est achetée par Metalor Technologies SA basé à Neuchâtel, en Suisse, lun des plus anciens fabricants de produits pour le marché international de lor. Metalor fait partie des raffineurs les plus importants du monde de lor et des autres métaux précieux. En 2003, les ventes nettes de la compagnie ont atteint 225 millions USD.408 Un représentant de lagence dexportation de lor basée en Ouganda, Machanga Ltd a affirmé aux chercheurs de Human Rights Watch que sa compagnie avait exporté tout son or vers Metalor.409 Les représentants de Machanga ont également confirmé aux représentants de Human Rights Watch quils avaient acheté de lor à M. Omar Oria, très proche en affaires du Commandant Jérôme, basé dans le Nord-Est du Congo.410 M. Oria a directement participé à des abus contre les droits humains notamment des actes de torture et des détentions arbitraires perpétrés par le Commandant Jérôme et son groupe armé FAPC, comme la montré Human Rights Watch (voir plus haut). Un groupe dexperts des Nations unies chargé du suivi de lembargo sur les armes dans lEst de la RDC a également rapporté que Metalor achetait de lor à Machanga.411 Par ses achats dor à Machanga, Metalor pourrait être ainsi indirectement impliqué dans un commerce qui apporte un soutien à un groupe armé responsable de graves abus contre les droits humains. Dans une lettre du 17 décembre 2004 en réponse à une question de Human Rights Watch, Metalor a refusé de dire si Machanga fournissait de lor à la compagnie sans requérir au préalable laccord de Machanga, affirmant que « divulguer des informations sur nos fournisseurs et sur certaines transactions serait contraire aux obligations de confidentialité et de secret qui sont les nôtres. »412 Ni cette lettre, ni un échange écrit ultérieur ne font clairement apparaître si la compagnie a tenté de contacter Machanga pour obtenir une telle permission.413 Lors dune réunion avec Human Rights Watch le 21 avril 2005, un représentant de Metalor a confirmé que la compagnie achetait de lor à des fournisseurs en Ouganda même si la compagnie a insisté pour maintenir secrète lidentité de ces fournisseurs.414 Lors de sa réunion avec Human Rights Watch et dans ses lettres du 17 décembre 2004 et du 14 avril 2005, Metalor affirmait que la compagnie nacceptait pas de marchandises résultant dactivités criminelles, provenant de groupes criminels ou terroristes, ni de marchandises utilisées pour financer des activités criminelles. Lentreprise affirmait respecter toutes les mesures requises par la loi fédérale suisse relatives au blanchiment dargent et par lacte suisse sur le contrôle des métaux précieux, notamment lexigence dassurances données par les fournisseurs sur le fait quils possèdent bien les marchandises, que de telles marchandises ont été légalement acquises et que toutes les mesures nécessaires ont été prises pour interdire le commerce de marchandises dorigine illicite.415 Lors de sa réunion avec Human Rights Watch, le représentant de la compagnie a expliqué que les managers des clients de Metalor rendaient régulièrement visite à leurs fournisseurs, notamment en Ouganda, pour procéder aux vérifications avec toute lattention requise. Cette personne a cependant été peu précise sur la date de la dernière visite aux fournisseurs ougandais.416 Dans une communication électronique en date du 1er février 2005, Metalor a affirmé : « Lattention requise [a été] portée par tous les moyens raisonnables et légaux disponibles (tels que les instances gouvernementales, les institutions officielles, les représentations diplomatiques, les fournisseurs dinformations financières, les registres de commerce, etc.) »417 Lors de sa réunion davril 2005 avec Human Rights Watch, un représentant de Metalor a affirmé que dans le cadre de ses vérifications, la compagnie avait également cherché à obtenir des informations auprès des autorités comme le Secrétariat détat suisse à léconomie (SECO)418. Interrogé sur les résultats de ces vérifications, le représentant de Metalor a expliqué que de tels contacts nétaient pas toujours formels ou transcrits par écrit mais que la compagnie navait reçu aucune « réponses négatives » en lien avec le commerce dor en provenance dOuganda.419 En dépit de ces assurances, des questions demeurent sur la minutie avec laquelle Metalor sacquitte de ces vérifications. La production nationale dor en Ouganda étant négligeable et lOuganda nimportant pas dor dautres pays, lor exporté de lOuganda vers Metalor est très certainement extrait dans le Nord-Est du Congo. Lorsque les statistiques sur les exportations dor et la production minière provenant de sources ougandaises officielles, publiquement disponibles ont été présentées au représentant de Metalor, ce dernier a exprimé sa surprise face à lécart évident.420 Ce représentant a affirmé que Metalor navait jamais vu de telles statistiques et nétait pas conscient dun quelconque écart même si la compagnie a reconnu avoir rencontré à plusieurs reprises le commissaire ougandais aux mines,421 une personne très probablement consciente du fait que la majeure partie de lor exporté dOuganda provenait du Nord-Est du Congo comme le montrent les statistiques publiées dans le rapport annuel de ce département.422 Metalor a affirmé que les informations présentées par Human Rights Watch lors de la réunion davril 2005 seraient examinées avec toute lattention requise. Le représentant de Metalor a affirmé à Human Rights Watch que la compagnie « pensait que lor [quelle achetait] avait une origine légale. »423 Cependant, les commerçants en or de Kampala auprès desquels Metalor achetait son or ont clairement répondu à la question des chercheurs de Human Rights Watch que lor quils achetaient provenait du Congo et quils nexigeaient pas de documents de leurs fournisseurs congolais tels que des certificats dimportation et dexportation.424 Entre 2001 et 2004, de nombreux rapports ont été publiés, dont un dans des journaux suisses, sur le commerce des ressources naturelles en provenance du Congo, décrivant les horribles abus contre les droits humains quun tel revenu contribuait à financer.425 Lors de sa réunion davril 2005 avec Human Rights Watch, le représentant de Metalor a affirmé que la compagnie navait pas connaissance de telles informations et navait pas entendu parler dune série de rapports publics du panel dexperts des Nations unies publiés entre avril 2001 et octobre 2003 décrivant en détail comment lexploitation des ressources du Congo avait financé des groupes armés dans lEst du Congo et comment le commerce de lor en provenance du Congo transitait par lOuganda.426 Lors de sa réunion avec Human Rights Watch, le représentant de Metalor a expliqué que parfois la compagnie procédait à des vérifications supplémentaires sur ses fournisseurs lorsquelle remarquait des informations « surlignées en rouge » en provenance de sources publiques ou privées soulevant des interrogations sur un pays dorigine en particulier ou léthique dun fournisseur.427 Récemment encore, lorsque Metalor était mentionné dans un rapport du groupe dexperts des Nations unies en charge du suivi de lembargo sur les armes dans lEst de la RDC, aucune information na apparemment été « surlignée en rouge » relativement à lor que Metalor achetait à ses fournisseurs en Ouganda. Les représentants de Metalor ont effectivement informé Human Rights Watch quils procédaient à des vérifications supplémentaires auprès de leurs fournisseurs à la lumière du rapport des Nations unies.428 Metalor savait ou aurait dû savoir que lor acheté à ses fournisseurs en Ouganda provenait dune zone de conflit dans le Nord-Est de la RDC où les droits humains sont bafoués de façon systématique. Selon les normes internationales relatives à la conduite des affaires telles que les Principes directeurs de lOCDE pour les entreprises multinationales auxquels la Suisse a adhéré, les compagnies sont obligées dencourager les fournisseurs à appliquer des principes dans la conduite des entreprises qui soient compatibles avec les Principes directeurs de lOCDE, notamment les dispositions sur les droits humains.429 Les normes des Nations unies sur les responsabilités des sociétés transnationales et autres entreprises commerciales en matière de droits de lHomme affirment que les compagnies « au sein de leurs sphères respectives dactivité et dinfluence »,430 notamment via leurs fournisseurs, ont lobligation de promouvoir et dassurer le respect des droits humains. Metalor aurait dû envisager si son propre rôle dans lachat de ressources en or à ses fournisseurs en Ouganda était compatible avec la nécessité de veiller au respect des droits humains. Metalor aurait dû activement contrôler la chaîne de ses fournisseurs pour vérifier que des standards éthiques acceptables étaient maintenus. Dans son propre rapport annuel, la compagnie réaffirmait son engagement en ce sens.431 Les groupes armés en Ituri seraient confrontés à de sérieuses difficultés pour maintenir leurs opérations militaires sils nétaient plus en mesure de transformer lor en fonds pour acheter des armes et dautres biens. Les intermédiaires congolais, les commerçants ougandais et les entreprises multinationales forment une chaîne qui génère un flux financier dont les groupes armés tirent un bénéfice financier non négligeable. Par le biais de lun ou lautre des achats en or réalisés à partir de ce réseau, Metalor Technologies a pu contribuer indirectement au flux financier qui soutient les groupes armés se livrant en Ituri à des abus contre les droits humains de grande ampleur. Toute incapacité à mettre un terme à des relations avec des fournisseurs en Ouganda qui traitent avec les responsables des groupes armés au Congo peut indirectement impliquer Metalor dans les abus contre les droits humains que ces groupes commettaient. [334] Les activités actuelles des multinationales tant à Mongbwalu quà Durba en sont essentiellement au stade de lexploration. AngloGold Ashanti nextrayait pas encore de minerai au moment de la rédaction de ce rapport. [335] Rapport final du Panel dexperts des Nations unies, 16 octobre 2002 S/2002/1146, p 152. Une recherche universitaire récente a également montré comment les économies informelles ou « de lombre » sont soumises à la criminilisation et sont souvent liées à des groupes armés. Voir Mark Taylor et Anne Huser, Security, Development and Economies of Conflict: Problems and Response, FAFO AIS Policy Brief, novembre 2003. Voir également Ballentine K. et J. Sherman, eds., The Political Economy of Armed Conflict: Beyond Greed and Grievance, International Peace Academy, 2003. [336] Ibid., Rapport du Groupe dexperts sur lembargo sur les armes des Nations unies, 25 janvier 2005, para 36. [337] Loi No.007/2002 du 11 juillet 2002 portant code minier qui a remplacé le précédent décret/loi No. 81-013 du 2 avril 1981 ainsi que la législation subséquente. Législation disponible en anglais et en français à ladresse www.miningcongo.cd. [338] Code minier, article 111. [339] Code minier, article 116. [340] Code minier, article 117. [341] Code minier, article 120 et 122. [342] Entretien conduit par Human Rights Watch avec des responsables du Ministère des mines, Kinshasa, 29 février 2004. [343] Ibid., Le Potentiel Newspaper, Kinshasa, 29 novembre 2004. [344] Entretien conduit par Human Rights Watch avec un responsable du Ministère des mines, Kinshasa, 29 février 2004. [345] Ibid., Rapport du groupe dexperts sur lembargo sur les armes des Nations unies, 25 janvier 2005, para 95. [346] Entretiens conduits par Human Rights Watch avec des commerçants en or, Butembo, Ariwara et Mongbwalu, mars et mai 2004. Egalement entretiens avec des commerçants en or, Kampala, juillet 2004. [347] Ibid. [348] Des clients qui achetaient de lor au Dr Kisoni en février 2004 ont vu sa fonderie dor et les lingots quelle produisait sur le site de son affaire. Entretien conduit par Human Rights Watch, Butembo, 25 février 2004. [349] Entretien conduit par Human Rights Watch, Butembo, 25 février 2004. [350] Entretien conduit par Human Rights Watch avec des commerçants en or à Mongbwalu, 1er-5 mai 2004. [351] Entretien conduit par Human Rights Watch avec M. Basiani, commissaire aux mines du FNI, Mongbwalu, 5 mai 2004. [352] Les statistiques sur lexportation ougandaise dor indiquent que le commerce était de 46 millions USD par an en 2003, la grande majorité de ce total provenant de la RDC. Sur la base de telles données, il est possible que le commerce en provenance de Butembo soit plus élevé. [353] Entretiens conduits par Human Rights Watch avec des commerçants en or, Mongbwalu et Butembo, février et mai 2004. [354] Groupe parlementaire britannique interpartis sur la région des Grands Lacs, « Arms Flows in Eastern DR Congo », Londres, septembre 2004. [355] Ibid., Rapport du groupe dexperts sur lembargo sur les armes des Nations unies, 25 janvier 2005, para 129 et 130. [356] Rapport interne des Nations unies sur lenquête sur la saisie davion à Beni, 25 juillet 2003. [357] Entretien conduit par Human Rights Watch avec une source interne au RCD-ML, Kinshasa, 1er mars 2004. [358] Entretien conduit par Human Rights Watch, Beni, 25 février 2004. [359] Entretien conduit par Human Rights Watch avec des responsables du Ministère des mines, Butembo, 25 février 2004. [360] Code minier, article 309. [361] Entretien conduit par Human Rights Watch avec des responsables du Ministère des mines, Butembo, 25 février 2004. [362] Ibid. [363] Entretien conduit par Human Rights Watch, Butembo, 25 février 2004. [364] Bureau ougandais de la statistique, Valeur des exportations par biens 1998-2003. En 2003, le commerce était officiellement estimé à 46 millions USD. [365] Entretiens conduits par Human Rights Watch avec des commerçants en or et dautres experts de lindustrie de lor, Ariwara, 7 et 8 mars, Watsa, 12 mai 2004 et Durba, 11 mai 2004. [366] Ceci constitue une violation du Code minier de la RDC qui réserve exclusivement à lEtat lautorité démettre de telles licences. Code minier, article 16. [367] Ibid., Rapport du groupe dexperts sur lembargo des Nations unies sur les armes, 25 janvier 2005, para 116. [368] Le groupe dexperts des Nations unies sur lembargo sur les armes a également cité M. James Nyakuni, M. Vincent Adjua et M. Ozia Mazio parmi les autres commerçants en or travaillant avec les FAPC. Ibid., Rapport du groupe dexperts sur lembargo des Nations unies sur les armes, 25 janvier 2005, para 118. [369] Entretien conduit par Human Rights Watch avec un commerçant en or, Ariwara, 7 mars 2004. [370] Entretien conduit par Human Rights Watch avec des commerçants en or et des hommes daffaires à Durba, 13 mai 2004. [371] Entretien conduit par Human Rights Watch avec Omar Oria, Kampala, 10 mars 2004. [372] Code minier, articles 120, 126, 128. [373] Entretiens conduits par Human Rights Watch, Ariwara, 6 et 7 mars et Aru, 7 mars 2004. [374] Ibid., Rapport du groupe dexperts sur lembargo des Nations unies sur les armes, 25 janvier 2005, para 109. [375] Entretiens conduits par Human Rights Watch, Ariwara, 6 mars 2004 et 7 mars 2004. [376] Si la destination principale est la Suisse, lor est également vendu à Dubai, à lAfrique du Sud et à dautres pays en Europe. [377] Toutes ces exigences sont définies dans le Code minier de juillet 2002. [378] Entretiens conduits par Human Rights Watch avec des représentants de Uganda Commercial Impex Ltd, Machanga Ltd et A. P. Bhimji Ltd, Kampala, 7 et 8 juillet 2004. [379] Etude géologique américaine, The Mineral Industry of Uganda, 1997. [380] Entretiens conduits par Human Rights Watch avec des représentants de Uganda Commercial Impex Ltd, Machanga Ltd et A. P. Bhimji Ltd, Kampala, 7 et 8 juillet 2004. [381] Courrier électronique avec la Banque centrale ougandaise, 12 juillet 2004. [382] Bureau ougandais de la statistique, « Valeur des exportations par biens », 1998-2003. [383] Rapport annuel 2002, Ministère ougandais de lénergie et du développement minier disponible à ladresse www.energyandminerals.go.ug (recherché février 2005). [384] Sur la base des statistiques sur la production du Ministère ougandais de lénergie et du développement minier et des chiffres sur les exportations officielles du Bureau ougandais de la statistique de 1998 à 2003. [385] Rapport annuel 2002, Ministère ougandais de lénergie et du développement minier disponible à ladresse www.energyandminerals.go.ug. [386] Entretien conduit par Human Rights Watch avec le représentant du Ministère ougandais de lénergie et du développement minier, juillet 2004. [387] Entretien conduit par Human Rights Watch avec le représentant au commerce du Bureau ougandais de la statistique, Entebbe, juillet 2004. [388] Ibid., Rapport du Groupe dexperts sur lembargo des Nations unies sur les armes, 25 janvier 2005, para 98. [389] Entretiens conduits par Human Rights Watch avec des représentants de Uganda Commercial Impex Ltd, Machanga Ltd et A. P. Bhimji Ltd, Kampala, 7 et 8 juillet 2004. [390] Entretien conduit par Human Rights Watch avec Kanal Chune, Uganda Commercial Impex Ltd, Kampala, 7 juillet 2004. [391] Ibid. [392] Entretien conduit par Human Rights Watch avec Jigendra Jitu, Machanga Ltd, Kampala, 8 juillet 2004. [393] Ibid. [394] Ibid., Rapport du groupe dexperts sur lembargo sur les armes des Nations unies, 25 janvier 2005, pages 30-33. [395] Entretien conduit par Human Rights Watch avec un économiste de la Banque mondiale, Kampala, juillet 2004 et des conseillers diplomatiques pour les affaires économiques, Kampala, juillet 2004. [396] Steven Odeu, Uganda gets funds to explore minerals, New Vision, 22 janvier 2004. [397] Ugandan Export Promotion Board, Export Bulletin, News Highlights: Presidents Export Aware (PEA) 2002, Edition 3, janvier-mars 2004. Egalement President Export Award 2002, Evening Programme, 5 decembre 2003. Ugandan Commercial Impex Ltd a également remporté le Gold Award en 1999 et 1998. [398] Ugandan Government Draft Mining Regulations 2004, Subsection 3, Section 117. [399] Ibid., Rapport du panel dexperts des Nations unies, 12 avril 2001 (S/2001/357) para 215 et 16 octobre 2002 (S/2002/1146) paras 174 et 175. [400] Bureau ougandais de la statistique, Statistical Abstract 2003, Exports by Region and Country of Destination 1998 2002, 2000. [401] Administration fédérale des douanes (AFD), Commerce exterieur de la Suisse, « Statistiques selon les pays et marchandises », 1998, 1999, 2000, 2001, 2002, 2003. [402] Entretien conduit par Human Rights Watch avec un responsable suisse, Berne, 26 janvier 2005. [403] Entretiens conduits par Human Rights Watch avec des douaniers suisses, Berne, 26 janvier 2005. Les zones franches existent également dans dautres pays mais le contrôle des zones franches en Suisse est considéré comme plus faible que dans dautres pays européens, rendant ces zones plus attractives pour de nombreux commerçants. [404] Entretien conduit par Human Rights Watch avec un responsable du commerce suisse, Berne, 26 janvier 2005. Cette affirmation est partagée par un commerçant basé en Ouganda qui a affirmé avoir vendu de lor à des banques suisses, entretien conduit par Human Rights Watch avec des représentants de Uganda Commercial Impex Ldt, 7 juillet 2004. [405] Entretien conduit par Human Rights Watch avec un douanier suisse, Berne, 26 janvier 2005. [406] Ibid. [407] Entretien conduit par Human Rights Watch avec un expert suisse de lindustrie, Berne, 26 janvier 2005. [408] Rapport annuel 2003, Metalor Technologies International SA. [409] Entretien conduit par Human Rights Watch avec Jigendra Jitu, Machanga Ltd, Kampala, 8 juillet 2004. [410] Entretien conduit par Human Rights Watch avec Jigendra Jitu, Machanga Ltd, Kampala, 8 juillet 2004. [411] Ibid., Rapport du groupe dexperts sur lembargo des Nations unies sur les armes, 25 janvier 2005, p. 32. [412] Dr. Scott Morrison, CEO, Metalor Technologies à Anneke Van Woudenberg, Human Rights Watch, 17 décembre 2004. Document archivé Human Rights Watch. [413] Ibid. Egalement Dr. Scott Morrison, CEO, Metalor Technologies à Anneke Van Woudenberg, Human Rights Watch, 14 avril 2005. Egalement Morrison à Van Woudenberg, courrier électronique, 1er février 2004. Documents archivés à Human Rights Watch. [414] Entretien conduit par Human Rights Watch avec Mme Nawal Ait-Hocine, Head of Legal and Compliance, Metalor Technologies SA, Neuchâtel (Suisse), 21 avril 2005. [415] Ibid., Morrison à Van Woudenberg, 17 décembre 2004 et 14 avril 2005. Documents archivés à Human Rights Watch. Voir également lentretien conduit par Human Rights Watch avec Mme Nawal Ait-Hocine, Head of Legal and Compliance, Metalor Technologies SA, Neuchâtel (Suisse), 21 avril 2005. [416] Entretien conduit par Human Rights Watch avec Mme Nawal Ait-Hocine, Head of Legal and Compliance, Metalor Technologies SA, Neuchâtel (Suisse), 21 avril 2005. Egalement Ibid., Rapport annuel 2003 Metalor. [417] Ibid., Morrison à Van Woudenberg, courrier électronique, 1er février 2005. Document archivé à Human Rights Watch. [418] Ibid., Morrison à Van Woudenberg, 14 avril 2005. [419] Entretien conduit par Human Rights Watch avec Mme Nawal Ait-Hocine, Head of Legal and Compliance, Metalor Technologies SA, Neuchâtel (Suisse), 21 avril 2005. [420] Ibid. [421] Ibid. [422] Ministère de lénergie et du développement minéral, gouvernement ougandais, rapport annuel 2002. [423] Ibid. [424] Entretiens conduits par Human Rights Watch avec des représentants de Uganda Commercial Impex Ltd, Machanga Ltd et A. P. Bhimji Ltd, Kampala, 7 et 8 juillet 2004. [425] De nombreux rapports publics sur la situation en Ituri et les abus contre les droits humains commis par des groupes armés étaient disponibles. Pour les articles publiés par des journaux suisses, voir par exemple : « Or : la descente aux enfers, » LHebdo, 29 juillet, 1999 ; David Haeberli, «Justice : la Suisse bloque 13 millions de dollars issus dun trafic de minerai congolais», Le Temps, 30 novembre 2002 ; Alexis Masciarelli, « Après le départ de larmée ougandaise, les massacres interethniques reprennent à Bunia, » Le Temps, 12 mai 2003 ; «Les vraies causes des guerres civiles: Misère ethnique? Non, économique,» LHebdo, 19 juin 2003 ; «La CPI sintéressera tout dabord au Congo. Deux priorités pour le procureur de la CPI : LIturi et le business de la guerre,» La Tribune de Genève, 17 juillet 2003. Voir également Ibid., Rapports de Human Rights Watch, mars 2001, octobre 2002 et juillet 2003 ; Amnesty International, octobre 2003 ; International Crisis Group, juin 2003 ; Conseil de sécurité des Nations unies, juillet 2004, entre autres. [426] Voir les rapports du panel dexperts sur lexploitation illégale des ressources naturelles et autres formes de richesse de la République démocratique du Congo, 12 avril 2001 (S/2001/357), 22 mai 2002 (S/2002/565), 16 octobre 2002 (S/2002/1146), 23 octobre 2003 (S/2003/1027) et autres addenda. [427] Ibid., entretien conduit par Human Rights Watch avec Mme Nawal Ait-Hocine, Head of Legal and Compliance, Metalor Technologies SA, Neuchâtel, 21 avril 2005. [428] Ibid. [429] Ibid., Principes directeurs de lOCDE, Paragraphe II.10 et Politiques générales, paragraphes 1 et 2. Une étude récente de lOCDE sest spécifiquement intéressée à la question du commerce en provenance des zones de conflit. Voir le Groupe de travail du comité dinvestissement de lOCDE, Conducting Business with Integrity in Weak Governance Zones: Issues for Discussion and a Case Study of the DRC, 26 novembre 2004. [430] Projet de normes sur les responsabilités des sociétés transnationales et autres entreprises commerciales en matière de droits de lHomme, E/CN.4/Sub.2/2003/12 (2003), Section A, Obligations générales. [431] Ibid., Rapport annuel Metalor 2003.
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