Rapports de Human Rights Watch

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III. Le Contexte

La violence sexuelle lors du génocide de 1994         

D'avril à juillet 1994, les extrémistes hutus à la tête du gouvernement rwandais ont perpétré un génocide qui a coûté la vie à au moins un demi million de Tutsis et de Hutus modérés, hommes, femmes et enfants confondus.1 Les auteurs du génocide cherchaient à exterminer la minorité tutsie qui représentait à l'époque quelque 10 pour cent de la population rwandaise. Les violences commises pendant le génocide ont pris des formes distinctes en fonction du sexe des victimes, affectant différemment les femmes et les hommes. Les membres des milices hutues connues sous le nom d'Interahamwe, les civils et les Forces Armées Rwandaises (FAR) ont pris pour cibles les femmes et filles rwandaises dans une campagne génocidaire de violences sexuelles massives.

Un rapport de 1996 émanant du Rapporteur spécial de l'ONU sur le Rwanda estimait qu'au moins 250.000 femmes avaient été violées pendant le génocide. Les formes de violence sexuelle2 fondée sur le genre étaient diverses et comprenaient notamment le viol, le viol collectif, le viol avec bâtons, fusils ou autres objets, l'esclavage sexuel, le mariage forcé, le travail forcé et la mutilation sexuelle.3  La violence sexuelle était l'une des nombreuses blessures infligées aux femmes et filles rwandaises, qui étaient souvent abusées après avoir assisté à la torture et au meurtre des membres de leurs familles et à la destruction de leurs habitations. Selon de nombreux récits personnels de témoins du génocide, les auteurs de violences sexuelles ont assassiné une grande partie de leurs victimes directement après les agressions sexuelles.

Les actes de violence sexuelle ont eu des conséquences médicales et psychosociales dévastatrices sur les Rwandaises. Des femmes et des filles ont contracté des maladies sexuellement transmissibles, notamment le VIH/SIDA; elles ont été confrontées à des grossesses non désirées4 et à des complications suite à des avortements bâclés; elles ont souffert de mutilation sexuelle et autres lésions telles que des fistules,5 des problèmes utérins, des lésions vaginales et des problèmes de cicatrisation. Dix ans après les événements, les victimes6 de violences sexuelles, en particulier celles qui ont enfanté suite au viol ou qui sont atteintes de blessures physiques permanentes, telles que l'infection par le VIH/SIDA, sont encore hantées par les exactions et restent traumatisées, stigmatisées et isolées.

Les violences sexuelles massives au Rwanda ont servi des fins stratégiques et politiques. Avant et pendant le génocide, la propagande extrémiste dénigrait les femmes tutsies en raison de leur genre et de leur appartenance ethnique.7 Selon l'idéologie extrémiste, les femmes tutsies cherchaient à manipuler sexuellement les hommes hutus afin d'assurer la domination des Tutsis sur la communauté hutue. Les auteurs du génocide considéraient donc la violence sexuelle à l'égard des femmes tutsies comme un moyen efficace d'humilier et de conquérir la population tutsie. Les extrémistes ont également agressé sexuellement des femmes hutues qui affichaient des opinions politiques opposées, étaient mariées à des Tutsis ou abritaient des Tutsis pendant le génocide. Le démantèlement de l'ordre public lors des violences a également conduit à des agressions sexuelles perpétrées de façon aléatoire aussi bien contre les femmes et les filles tutsies que contre les hutues.

Rares sont les informations disponibles sur les violences sexuelles commises de 1994 à 1998 en dehors de la campagne d'extermination des Tutsis et des Hutus modérés. Néanmoins, les recherches sur le terrain ont permis de recueillir des données sur les viols et les mariages forcés qu'ont fait subir les soldats de l'Armée Patriotique Rwandaise (APR) en pleine progression aux femmes tutsies qu'ils avaient “délivrées” des auteurs du génocide.8 (L'APR est le bras militaire du Front Patriotique Rwandais (FPR), le groupe rebelle majoritaire tutsi qui a vaincu le gouvernement génocidaire en 1994 pour former ensuite le nouveau gouvernement rwandais.) Par ailleurs, tout indique que les extrémistes hutus et les soldats de l'APR ont, respectivement, agressé sexuellement des tutsies et des hutues lors du conflit prolongé opposant le gouvernement rwandais aux membres des milices qui avaient trouvé refuge en République Démocratique du Congo (RDC) suite à la victoire du FPR.9

La compétence du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), établi par le Conseil de Sécurité de l'ONU en 1994, couvre le génocide, les crimes contre l'humanité et les violations du droit international humanitaire commis au Rwanda et dans les Etats voisins pendant la période allant du 1er janvier 1994 au 31 décembre 1994. Le TPIR a jugé vingt-trois accusés au cours de ses dix années d'existence. Dans l'affaire Ministère Public contre Akayesu, le tribunal a pris une décision qui fera date en reconnaissant que le viol pouvait constituer un acte de génocide aux termes du droit international,10 mais il n'a pas fait suivre cette décision de poursuites judiciaires acharnées dans les autres cas de viol.

La Coalition des ONG pour les droits humains des femmes dans les situations de conflit, des ONG rwandaises et internationales et d'autres ont critiqué le relatif manque d'attention porté par le Tribunal aux crimes de violence sexuelle.11 Les ONG ont constaté que le bureau du procureur n'avait pas enquêté de façon concrète à propos des violences sexuelles et avait par conséquent omis d'inclure les crimes de violence sexuelle dans certains actes d'accusation établis par le passé. Le Conseil de Sécurité a fixé des dates butoirs pour le TPIR qui doit terminer toutes ses enquêtes d'ici à la fin 2004, tous les procès d'ici 2008 et tous les appels d'ici 2010. Les ONG ont par ailleurs fait savoir que les enquêteurs du tribunal chargés des cas de violence sexuelle n'avaient pas reçu la formation adéquate pour pouvoir gagner la confiance des victimes de viol et en obtenir des informations.12 En mai 2004, le TPIR a lancé une série de séminaires de formation sur la sensibilisation aux problèmes de genre et sur les enquêtes relatives à la violence sexuelle.13 En ce qui concerne la protection des témoins, les ONG ont critiqué l'absence de garanties de confidentialité et de mesures de sécurité lorsque les témoins retournent au Rwanda; l'incapacité à offrir aux rescapées du génocide qui se présentent comme témoins une thérapie et un traitement antirétroviraux (ARV) pour les infections opportunistes liées au VIH/SIDA, qui sont pourtant mis à la disposition des accusés séropositifs détenus par le tribunal;14 des contre-interrogatoires inopportuns et choquants pour les victimes de viol; un manque d'accès à une assistance psychologique pour les victimes de viol; et enfin, l'absence de mécanismes pour sanctionner les cas de conduite inappropriée des juges.

Les Rwandaises pendant la période de l'après génocide

Dans un pays où la majorité de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté national,15 les femmes et les filles rwandaises, soit environ 53,5 pour cent de la population, sont dans une position particulièrement désavantageuse.16 Une large proportion de la population masculine a été tuée lors du génocide ou dans les combats ultérieurs qui ont opposé l'APR aux milices hutues et aux ex-FAR. Bon nombre de rescapées du génocide et d'autres femmes ont vu disparaître les membres de leur famille sur qui elles et leurs enfants dépendaient pour leur survie économique. Outre les tués, des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées pour génocide à partir de juillet 1994 et la population carcérale a atteint des sommets avec plus de 130.000 détenus à la fin de 1998.17 Les nombreuses femmes et filles dont les hommes de la famille ont été emprisonnés doivent non seulement subvenir à leurs propres besoins mais elles doivent en plus prendre en charge les repas de leurs proches en prison.18 Une étude menée en 2001 par le Ministère rwandais de la santé et l'Office national de la population a montré qu'environ 36 pour cent des familles étaient dirigées par des femmes, contre 21 pour cent en 1992, et que 8 pour cent des femmes étaient veuves, contre 4 pour cent en 1992.19 Selon la Banque Mondiale, 97 pour cent des Rwandaises subviennent à leurs besoins et à ceux de leurs familles par l'agriculture de subsistance.20

Human Rights Watch a interrogé des victimes d'actes de violence sexuelle commis pendant et après le génocide qui se trouvaient dans une situation économique désespérée. C.M.,21 une jeune femme qui a récemment mis au monde un enfant suite à un viol commis fin 2003, a été mise à la porte par ses parents après avoir révélé qu'elle avait été violée. Elle a expliqué que sa situation économique se présentait très mal après s'être installée dans la ville la plus proche: “Je n'avais pas assez pour manger, boire ou m'occuper du bébé.”22 Plusieurs femmes qui vivaient de la prostitution réclamaient une aide financière pour pouvoir chercher un autre travail. Ces femmes et les assistants sociaux qui les aidaient ont expliqué que les besoins financiers avaient obligé beaucoup de jeunes femmes à se tourner vers la prostitution pour pouvoir survivre.

Depuis 1994, le gouvernement rwandais a adopté d'importantes mesures pour améliorer la condition des femmes et des filles. Par exemple, des initiatives nationales ont contribué à assurer un niveau de participation impressionnant des femmes dans la vie politique. La constitution de 2003 exige que le gouvernement veille à ce que tous les organes décisionnaires soient composés au minimum de 30 pour cent de femmes.23 Les femmes représentent actuellement 48,8 pour cent des membres de l'assemblée nationale, soit le plus haut pourcentage de participation parlementaire féminine au monde.24 Des structures administratives appelées “conseils de femmes” existent au niveau des cellules, des districts, des provinces et au niveau national25 et ils représentent le point de vue des femmes sur toute une gamme de questions de société.26

Cependant, de graves discriminations et exactions persistent à l'égard des femmes et des filles rwandaises. En dépit de l'adoption en 1999 d'une réforme de la loi sur les successions, les femmes et les filles ne jouissent pas de l'égalité des droits à la terre en vertu de la loi coutumière encore fortement ancrée dans la société rwandaise et qui privilégie le chef de famille masculin.27 La loi sur les successions a établi trois régimes matrimoniaux pour la propriété des biens et a accordé l'égalité des droits aux héritiers masculins et féminins provenant de mariages civils.28 Les importantes lacunes existant dans le texte de loi et les obstacles à sa mise en œuvre ont diminué l'impact positif de cette loi.29 Dans une société où l'agriculture de subsistance prédomine, l'accès à la terre est souvent déterminant pour la survie. Les femmes et les filles sont les cibles d'actes de violence sexuelle ou autre basés sur le genre, notamment la violence conjugale, le viol, le mariage forcé et la polygamie.30 Selon l'UNICEF, le nombre d'orphelins et “autres enfants vulnérables” avoisine le million au Rwanda et beaucoup d'entre eux risquent particulièrement d'être victimes d'agression sexuelle et d'exploitation sexuelle, et recourent aux relations sexuelles pour survivre.31

Nos entretiens avec des victimes de violences sexuelles commises depuis le génocide, des ONG et des prestataires de services ont révélé des cas de viol de femmes et de filles commis par des parents, des voisins, des enseignants, des employeurs, des domestiques, des policiers et des soldats des Forces de Défense Rwandaises (FDR, l'ancienne Armée Patriotique Rwandaise, APR).32 Selon notre examen des archives judiciaires et le travail de recherche d'ONG rwandaises, dans chaque province pendant la période 2000-2004, les plaintes pour violence sexuelle à l'égard des filles dépassaient largement le nombre de plaintes pour violence sexuelle à l'égard des femmes adultes.33 Dans quinze jugements rendus entre 2000 et 2003, la plaignante était âgée de moins de seize ans au moment du viol. Bon nombre de représentants des organisations de défense des droits humains et des droits des femmes ainsi que des responsables gouvernementaux ont attiré l'attention sur l'escalade vertigineuse du pourcentage de viols d'enfants depuis 1997-1998.34 Cependant, une représentante de la police nationale rwandaise, un ministre du gouvernement et un représentant d'une ONG ont fait remarquer que cette hausse dans les chiffres reflétait plus que probablement une plus grande sensibilisation de la communauté à ce problème et donc une augmentation du nombre de dénonciations, plutôt qu'une vague de violences sexuelles à l'égard des enfants.35 

Suite au génocide, de nombreuses ONG ont embrassé la cause des droits des femmes et des filles.36 On trouve aujourd'hui des associations de rescapées qui ont pour objet la défense des droits généraux ou de ceux des femmes et qui offrent une assistance juridique et des services médicaux et psychologiques; des organisations de développement qui promeuvent l'autonomisation économique des femmes et filles rurales; des organisations qui fournissent une assistance juridique aux femmes et aux filles sur des questions telles que la violence, les droits à la propriété, le divorce et la garde des enfants; et des associations qui cherchent à améliorer le niveau d'instruction des femmes ou leur accès aux soins de santé.



[1] Pour un rapport complet sur le génocide et une explication des difficultés statistiques rencontrées pour déterminer le nombre total de victimes, voir Human Rights Watch, Leave None to Tell the Story: Genocide in Rwanda (New York: Human Rights Watch, 1999). 

[2] Le présent rapport utilise le terme "violence sexuelle" pour désigner collectivement les diverses formes d'abus sexuels perpétrés pendant et depuis le génocide. La violence fondée sur le genre est la violence qui vise les femmes parce qu'elles sont femmes ou qui affecte les femmes de façon disproportionnée. Le terme "torture sexuelle" n'est employé que pour faire référence à la Loi organique rwandaise du 30 août 1996 sur l'organisation des poursuites des infractions constitutives du crime de génocide ou de crimes contre l'humanité (Loi relative au génocide) et les lois ultérieures régissant le système de la gacaca. Le Code Pénal rwandais interdit le viol et la torture sexuelle même s'il ne définit aucun des deux termes. Bien que le terme "torture sexuelle" ne soit pas utilisé dans le code pénal, l'article 316 peut être compris comme criminalisant la torture sexuelle car il interdit "la torture ou les actes de barbarie" qui sont commis en lien avec un autre crime. Le crime, dans ce cas, serait le viol ou la lésion infligée aux organes sexuels, et serait assimilé à un délit pénal aux termes du code pénal.

[3] Pour une étude détaillée de la violence sexuelle à l'égard des femmes et des filles pendant le génocide de 1994, voir Human Rights Watch/Afrique et Human Rights Watch/Projet Droits des femmes, Shattered Lives: Sexual Violence during the Rwandan Genocide and its Aftermath (New York: Human Rights Watch, 1996). Dans deux rapports récents, Amnesty International et African Rights décrivent de façon circonstanciée les interminables difficultés rencontrées au niveau social, juridique et de la santé au cours des dix années écoulées depuis le génocide par les victimes de viol commis sous le génocide, surtout celles qui souffrent du VIH/SIDA. Voir Amnesty International, “Marked for Death,” Rape Survivors Living with HIV/AIDS in Rwanda (Londres: Amnesty International, 2004); African Rights, Broken Bodies, Torn Spirits: Living with Genocide, Rape and HIV/AIDS  (Kigali: 2004).

[4] En 1996, l'Office national rwandais de la population avait estimé que de 2.000 à 5.000 enfants étaient nés d'un viol. Voir Heather B. Hamilton, “Rwanda’s Women: The Key to Reconstruction,” The Journal of Humanitarian Assistance, [en ligne] sur http://www.jha.ac/greatlakes/b001.htm (information extraite le 19 avril 2004) (citant l'étude de l'Office national de la population).

[5] Une fistule est un canal reliant anormalement deux organes du corps. Les fistules recto-vaginales relient le rectum et le vagin; elles provoquent un écoulement de matières fécales dans le vagin et sont donc souvent accompagnées d'incontinence fécale et d'infections. Les fistules vésico-vaginales relient le vagin et la vessie et peuvent conduire à une incontinence urinaire et à des infections. Les fistules sont le résultat d'une blessure telle un traumatisme ou une grave inflammation due à une maladie. Certaines fistules se fermeront spontanément, d'autres exigeront une intervention chirurgicale.

[6] Une personne qui a subi des violences sexuelles peut être considérée à la fois comme une victime et une rescapée. Le présent rapport utilise ces deux termes indifféremment.

[7] Pour de plus amples informations sur la propagande utilisée pour diaboliser les Tutsis, voir Leave None, pp. 65-96.

[8] Clotilde Twagiramariya et Meredeth Turshen, “‘Favours’ to Give and ‘Consenting’ Victims: The Sexual Politics of Survival in Rwanda,” dans Meredeth Turshen et Clotilde Twagiramariya, eds., What Women Do in Wartime: Gender and Conflict in Africa (New York: Zed Books, 1998), pp. 104-109. Voir aussi Amnesty International, “Marked for Death,” pp. 2, 6, 16.

[9] Entretien de Human Rights Watch avec une représentante d'une ONG, Kigali, le 22 février 2004; Amnesty International, “Marked for Death, p. 2.

[10] Ministère Public contre Akayesu, Dossier No. ICTR-96-4-T (Tribunal de première instance), le 2 septembre 1998.

[11] Voir, par exemple, Amnesty International, International Criminal Tribunal for Rwanda: Trials and Tribulations (Londres: Amnesty International, 1998); Women’s Caucus for Gender Justice, “Summary of Panel Discussions on Victim and Witness Issues, les 27 juillet 1999 et 4 août 1999, [en ligne] sur http://www.iccwomen.org/archive/resources/vwicc/intro.htm (information extraite le 18 mai 2004).

[12] Connie Walsh (Center for Constitutional Rights, Centre international des droits de la personne et du développement démocratique, International Women’s Law Clinic, et MADRE), “Witness Protection, Gender and the ICTR,” le 17 octobre 1997.

[13] Entretien téléphonique de Human Rights Watch avec une représentante de l'ICTR, Arusha, Tanzanie, le 11 août 2004.

[14] Le Département britannique pour le Développement international (DFID) a déclaré à Human Rights Watch qu'il cherchait à financer un programme visant à offrir aux personnes qui témoignent dans les procès du TPIR assistance et dépistage volontaire du VIH ainsi que la thérapie et le traitement ARV pour les infections opportunistes liées au VIH/SIDA. Entretien téléphonique de Human Rights Watch avec un représentant du DFID, Kigali, le 27 avril 2004. Le financement initial s'élèverait à un montant de 300.000 US$. Ibid. Depuis juillet 2004, le DFID effectue un travail préparatoire pour mettre en oeuvre le programme. Courrier électronique envoyé par un représentant du DFID, Kigali, à Human Rights Watch, le 23 juillet 2004.

[15] Le gouvernement rwandais a estimé qu'environ 60 pour cent des Rwandais vivaient sous le seuil de pauvreté en se basant sur des indicateurs tels que la capacité à subvenir à ses besoins matériels élémentaires et les dépenses annuelles du ménage (dépenses totales par adulte inférieures à 64.000 francs rwandais, soit 108,84 US$, ou dépenses en nourriture par adulte inférieures à 45.000 francs rwandais, soit 76,53 US$). Gouvernement du Rwanda, Poverty Reduction Strategy Paper, juin 2002, p. 13 [en ligne] sur http://www-wds.worldbank.org/servlet/WDSContentServer/WDSP/IB/2002/08/23/000094946_02081004005783/Rendered/PDF/multi0page.pdf (information extraite le 27 avril 2004).

[16] République du Rwanda, Recensement Général de la Population et de l’Habitat Rwanda: 16-30 Août 2002, Rapport sur les Résultats Préliminaires (Kigali: 2003), p. 38. Pour une analyse de la situation des femmes dans le Rwanda de l'après génocide, voir Catharine Newbury et Hannah Baldwin, “Aftermath: Women in Postgenocide Rwanda,” Document de travail No. 303, juillet 2000.

[17] Amnesty International, Rapport annuel 1999 (Londres: Amnesty International, 1999), [en ligne] sur http://www.amnesty.org/ailib/aireport/ar99/index.html (information extraite le 3 juin 2004).  A la mi-2004, quelque 77.000 personnes se trouvaient toujours en prison ou dans des cachots communaux sous l'inculpation de génocide.

[18] Voir Martien Schotsmans, “Les Femmes et l’Après Génocide,”  (Jacques Fierens, ed.), Femmes et génocide: le cas rwandais  (Bruxelles: Faculté de droit des Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix, 2003), p. 120.

[19] Ministère de la Santé/Office National de la Population, Enquête Démographique et de Santé: Rwanda 2000, (Kigali: 2001), p. 13.

[20] Banque Mondiale, Rwanda: Country Brief, janvier 2004, [en ligne] sur http://www.worldbank.org/afr/rw/rw_ctry_brief.htm (information extraite le 22 mars 2004).

[21] Les noms de toutes les victimes de viol ont été remplacés par des initiales différentes afin de respecter leur anonymat. Les noms des personnes interrogées ont été omis lorsqu'il s'avérait nécessaire de garantir la confidentialité.

[22] Entretien de Human Rights Watch avec C.M., le 29 février 2004.

[23] Constitution de la République du Rwanda, Journal Officiel de la République du Rwanda, le 4 juin 2003, art. 9.

[24] Union Interparlementaire, “Rwanda Leads World Ranking of Women in Parliament,” Communiqué de presse, le 22 octobre 2003, [en ligne] sur http://www.ipu.org/press-e/gen176.htm (information extraite le 5 avril 2004).

[25] La structure administrative rwandaise est composée de cinq unités qui sont, en ordre croissant: le groupe de dix familles, la cellule, le secteur, le district et la province. 

[26] Elizabeth Powley, “Women Lead Way to Rwanda’s Future Democracy in Africa,” International Herald Tribune, le 21 novembre 2002.

[27] Jennie E. Burnet et Rwanda Initiative for Sustainable Development (RISD), Culture, Practice, and Law: Women’s Access to Land in Rwanda (Kigali: 2001), pp. 8-11. Voir aussi Human Rights Watch, Uprooting the Rural Poor in Rwanda (New York: Human Rights Watch, 2001).

[28] Loi complétant le livre premier du Code Civil et instituant la cinquième partie relative aux régimes matrimoniaux, aux libéralités et aux successions, Journal officiel de la République du Rwanda, le 12 novembre 1999; Burnet et RISD, Culture, Practice, and Law, p. 14. Voir aussi Human Rights Watch, Double Standards: Women’s Property Rights Violations in Kenya (New York: Human Rights Watch, 2003).

[29] Les protections des droits à la propriété prévues par la loi pour les femmes dans le cadre du mariage et pour la descendance féminine ne s'appliquent qu'au mariage civil alors que les unions religieuses ou coutumières constituent la pratique dominante chez les Rwandais. Ibid., pp. 12-14. Par ailleurs, une étude menée en 2001 a fait ressortir que parmi les Rwandais interrogés, peu comprenaient les droits qui leur sont reconnus aux termes de la loi. Ibid., p. 16.

[30] La polygamie est une pratique où un homme est uni par le mariage à plus d'une femme. Voir AVEGA-Agahozo [Association des Veuves du Génocide d'Avril], Survey on Violence against Women in Rwanda (Kigali: AVEGA, 1999).

[31] UNICEF, Rwanda: Facts and Figures, [en ligne] sur http://www.unicef.org/infobycountry/20289_20292.html (information extraite le 23 avril 2004). Pour une étude détaillée des exactions commises contre les enfants rwandais dans la période d'après génocide, voir Human Rights Watch, Lasting Wounds: Consequences of Genocide and War on Rwanda’s Children (New York: Human Rights Watch, 2003).

[32] Par ailleurs, les ONG rwandaises ont recueilli des informations détaillées sur des cas de mariages forcés et précoces, particulièrement en milieu rural. Voir AVEGA-Agahozo, Survey on Violence against Women in Rwanda; LIPRODHOR, Situation des Droits de la Personne au Rwanda en 2002: Rapport Annuel de la LIPRODHOR, (Kigali: LIPRODHOR, 2003), p. 48.

[33] Ligue Rwandaise pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme (LIPRODHOR), Résultats de l’Enquête-Pilote sur les Actes de Viol et les Violences Faites aux Jeunes Filles et Femmes  (Kigali: 2000); p. 4; Haguruka, Résultats de l’Enquête sur les Cas de Viol et d’Attentat à la Pudeur Commis sur les Femmes et les Enfants de 1995 à 2002 (Kigali: Haguruka, 2003), pp. 23-24.

[34] Voir Haguruka, Résultats de l’Enquête, p. 49.

[35] Entretiens de Human Rights Watch avec des fonctionnaires de la police nationale et du gouvernement et un représentant d'une ONG, Kigali, 9 février–5 mars 2004.

[36] Pour une analyse de l'évolution rapide des organisations de femmes dans la période d'après génocide, voir Catharine Newbury et Hannah Baldwin, “Aftermath: Women’s Organizations in Postconflict Rwanda,” Document de travail No. 304, 2000.


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