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Rwanda: résoudre les disparitions et les assassinats
(New York, 4 mai 2001) Le gouvernement rwandais devrait augmenter ses efforts pour résoudre les récents cas de disparitions et d'assassinats, a déclaré aujourd'hui Human Rights Watch. De tels évènements, relativement peu courants entre 1995 et 1997, semblent devenir plus fréquents, dans un contexte de tension croissante entre le Rwanda et ses voisins. Human Rights Watch a incité à l'action, suite aux disparitions, le mois dernier, d'un ancien Ministre de l'Intérieur et d'un officier démobilisé et à l'assassinat d'un diplomate rwandais, commis avec impudence, en février.


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"Le Rwanda a juste gagné un vote d'approbation à la récente réunion de la commission des droits de l'homme des Nations Unies. Les autorités rwandaises ont maintenant l'opportunité de montrer leur engagement en faveur d'un état de droit, en localisant les disparus et en traduisant un assassin en justice".

Alison Des Forges, conseillère principale de la division Afrique de Human Rights Watch


 
"Le Rwanda a juste gagné un vote d'approbation à la récente réunion de la commission des droits de l'homme des Nations Unies", selon Alison Des Forges, conseillère principale de la division Afrique de Human Rights Watch. "Les autorités rwandaises ont maintenant l'opportunité de montrer leur engagement en faveur d'un état de droit, en localisant les disparus et en traduisant un assassin en justice".

Le 27 avril, l'ancien Ministre de l'Intérieur, Theobald Rwaka Gakwaya a été vu pour la dernière fois quittant sa maison, probablement pour se rendre à une réunion de partis politiques, dans la ville de Gisenyi, au nord-ouest. Rwaka, qui était aussi vice-président du Parti Démocrate Centriste (PDC), était fréquemment en opposition avec le gouvernement rwandais et avait perdu son poste ministériel, en mars. A l'époque, la presse semi-officielle l'accusait de comploter contre le gouvernement et de gêner le recrutement mené par le Front Patriotique Rwandais, le parti qui domine la vie politique rwandaise. Rwaka était l'un des fondateurs de la Ligue Rwandaise pour la Promotion et la Défense des Droits de l'Homme (LIPRODHOR), l'une des organisations de défense des droits humains les plus actives au Rwanda.

Le 7 avril, un officier de l'armée rwandaise récemment démobilisé, le major Alexis Ruzindana, a disparu alors qu'il était en route vers une destination, hors de la capitale. Il a quitté Kigali pour la ville de Cyangugu, au sud-ouest, en compagnie d'un autre officier de l'armée, le capitaine Vianney Butera, qui par la suite est retourné seul en ville. Ruzindana était revenu au Rwanda avec l'Armée Patriotique Rwandaise, après des années d'exil en Ouganda. Selon certaines sources militaires, Ruzindana aurait fui le pays pour rejoindre d'autres officiers ayant récemment quitté l'APR et ayant également passé leur jeunesse comme réfugiés en Ouganda. Parmi eux se trouvaient les majors Mupende et Furuma. Le major Furuma avait annoncé la formation d'un mouvement politique en opposition au gouvernement rwandais actuel.

Un diplomate du Burundi, Dieudonné Haburugira, a été expulsé du Rwanda, en avril dernier, apparemment pour avoir aidé des officiers rwandais de l'armée à quitter le pays pour rejoindre des groupes opposés au gouvernement rwandais. Il aurait donné un visa du Burundi à Ruzindana.

En février, un jeune soldat en uniforme a assassiné Alphonse Mbayire, également officier de l'APR et ancien chargé d'affaires de l'ambassade rwandaise à Nairobi. Le crime a eu lieu à Kigali, dans un quartier habité par un certain nombre d'officiers militaires, disposant de gardes armés à leurs résidences. Le tueur présumé, lui-même garde d'un officier militaire, a été identifié par des témoins qui ont donné son nom et son rang mais apparemment, il n'a pas été encore appréhendé. Il a tiré plus de vingt balles à bout portant dans la tête de Mbayire, apparemment parce qu'il aurait pris offense d'un commentaire de Mbayire à propos de son chien.

De plus, en février, un homme appelé Jean de Dieu Dufatanye a disparu après s'être rendu à Kigali, apparemment pour rencontrer l'un de ses anciens employeurs, membre influent du RPF.

Dans tous ces cas, les familles des victimes ont cherché à bénéficier d'une assistance officielle afin de retrouver les disparus et d'obtenir justice pour un meurtre. A ce jour, leurs démarches sont restées sans résultats.