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Burundi: Des arrestations des journalistes condamnées
Le gouvernement burundais empiète sur la liberté de la presse

(New York, le 16 mars, 2001) Human Rights Watch a demandé aujourd'hui la libération immédiate de deux journalistes burundais arrêtés par le gouvernement après avoir diffusé un bref entretien avec un porte-parole rebelle. Au cours de l'échange d'une minute diffusé par les journalistes, le porte-parole rebelle s'est exprimé sur les relations entre les groupes rebelles rivaux ainsi que sur les exigences des rebelles, conditions de toute négociation avec le gouvernement.


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" Ces arrestations indiquent que le Burundi a rompu avec sa relative attitude d'ouverture quant à la liberté de la presse et a enfreint le droit des Burundais à savoir ce qui se passe dans cette guerre. Ce n'est pas raisonnable de punir des journalistes qui parlent avec des rebelles alors que les représentants du gouvernement seraient en train de faire la même chose. "

Peter Takirambudde, Directeur exécutif de la division Afrique de Human Rights Watch.


 
" Ces arrestations indiquent que le Burundi a rompu avec sa relative attitude d'ouverture quant à la liberté de la presse et a enfreint le droit des Burundais à savoir ce qui se passe dans cette guerre ", a dit Peter Takirambudde, Directeur exécutif de la division Afrique de Human Rights Watch. " Ce n'est pas raisonnable de punir des journalistes qui parlent avec des rebelles alors que les représentants du gouvernement seraient en train de faire la même chose. "

Abbas Mbazumutima, journaliste de la Radio Bonesha, arrêté hier, est accusé d'avoir violé l'article 44 de la loi burundaise de la presse. Cet article interdit la diffusion des " informations incitant à la désobéissance civile ou faisant la propagande de l'ennemi de la nation burundaise en cas de guerre. " Gabriel Nikundana, aussi de la Radio Bonesha, a été détenu le 12 mars pendant quarante-huit heures avant d'être accusé d'un délit de presse.

La semaine passée, les deux journalistes ont émis un entretien avec Anicet Ntawuhiganayo, porte-parole d'un groupe rebelle, les Forces Nationales pour la Libération (FNL). Des journalistes d'autres chaînes qui ont diffusé des programmes semblables ou qui seraient en communication avec des groupes rebelles, ont aussi été menacés d'arrestation par les autorités cette semaine.

Le gouvernement et l'armée du Burundi, dominés par la minorité Tutsi, luttent depuis sept ans contre des forces rebelles composés pour la plupart des Hutu, le groupe majoritaire ethnique. Début février, le FNL a attaqué la capitale de Bujumbura et a réussi à garder le contrôle des quartiers de banlieue pendant dix jours avant d'être repoussé. D'après des chiffres avancés par le gouvernement, quelques deux cent combattants et militaires seraient morts au cours du combat. Dans des opérations similaires au Burundi, des civils sont souvent pris comme cibles par des forces gouvernementales ou rebelles. Cependant, durant ces dix jours, de tels abus à l'encontre des populations civiles n'ont pas été constatés.

Un accord de paix a été signé par le gouvernement et certains groupes d'opposition en août 2000, mais les deux groupes rebelles importants, le FNL et les Forces pour la Défense de la Démocratie (FDD), ne l'ont pas accepté. Toutefois, le gouvernement burundais aurait récemment entamé des pourparlers avec l'un ou l'autre des groupes rebelles, peut-être même avec les deux.

" Des radios privées jouent un rôle important en diffusant des nouvelles objectives aux Burundais, " a dit Peter Takirambudde. " Nous demandons au gouvernement burundais de permettre la libre circulation de l'information. La liberté de la presse est fondamentale pour l'établissement d'une société ouverte et tolérante si nécessaire à la paix au Burundi. "