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Etats-Unis: la C.I.A. se blanchit sur les cas de torture

Les déclarations de Porter Goss contredisent la loi américaine et son application

Porter Goss, directeur de la C.I.A. (Central Intelligence Agency), a fait des déclarations mensongères concernant l'emploi de la torture et des mauvais traitements envers les détenus par la C.I.A.. Goss a été cité dans le journal USA Today, déclarant que la C.I.A. n'employait pas la torture et que les techniques d'interrogatoire utilisées étaient légales.

« De plus en plus d'évidences attestent que la C.I.A. a torturé des détenus », a déclaré Kenneth Orth, directeur exécutif de Human Rights Watch. « Plusieurs techniques d'interrogation, autorisées par la C.I.A, sont synonymes de torture. Leur autorisation, par des officiels de haut rang, est illégale et potentiellement criminelle ».

Dans une déclaration, Goss notait: « Cette agence ne pratique pas la torture. La torture ne fonctionne pas. Nous utilisons les dispositions légales pour obtenir des informations vitales, et nous le faisons en recourant à un certain nombre de moyens uniques et innovants, chacun d'entre eux étant légal et aucun ne relevant de la torture ».

Mais contrairement aux déclarations de Goss, la C.I.A. est soupçonnée d'avoir autorisé des techniques d'interrogatoire qui constituent la torture et que les Etats-Unis ont historiquement considérées comme telles.

Un reportage réalisé par ABC News, le 18 novembre, citait plusieurs officiels de la C.I.A. qui déclaraient que leur direction avait approuvé, en mars 2002, 6 techniques d'interrogatoire employées contre des détenus enfermés dans des locaux en Afghanistan, appartenant à la C.I.A. Les techniques comprenaient les gifles, la privation de sommeil, l'obligation de rester debout, l'exposition au froid et à l'eau, et le « waterboarding », dans lequel les interrogateurs immergent ou versent de l'eau sur le visage d'un détenu jusqu'à ce qu'il croie qu'il va suffoquer ou bien se noyer.

Le « waterboarding » est sensé faire croire à la victime qu'elle est sur le point de mourir, et est similaire à une exécution. Au début de l'année, en mars 2005, Goss a justifié, durant une audience du Sénat, que le « waterboarding » était une « technique professionnelle d'interrogation ». D'autres officiels de l'administration Bush, quand on les questionne sur le sujet, refusent de l'écarter.

"Il n'y a pas de doute sur le fait que le « waterboarding » soit une torture, malgré la réticence de l'administration a la déclarer comme telle, " a ajouté Roth.

Le « waterboarding » est interdit d'après la loi internationale et la loi nationale américaine. Connu sous le nom de « submarino » (sous-marin) en Amérique latine, où il a été utilisé intensivement dans les années 70 et 80, le « waterboarding » a été condamné en tant que torture pendant des décennies.

D'autres techniques décrites dans le compte-rendu d'ABC News du 18 novembre - la station debout prolongée, la privation de sommeil et l'exposition au froid - sont illégales et peuvent s'égaler à la torture. Ces techniques étaient utilisées par les interrogateurs soviétiques et nord-coréens, et ont été dénoncées plus récemment en Egypte, Birmanie, Iran et Turquie. Pour lire leurs descriptions et leurs effets - deux exemples historiques et récits des propres rapports des droits de l'homme du département d'Etat - cliquer ici.

L'administration confirme que la C.I.A. dispose, et devrait continuer à disposer, de tout le loisir pour employer des techniques « cruelles, inhumaines et dégradantes », pourvu que la victime ne soit pas américaine et qu'elle soit arrêtée à l'étranger. Cette prétention est totalement en conflit avec la loi internationale.

Human Rights Watch a relancé son appel au Congrès pour établir une commission indépendante et bipartite pour examiner les pratiques d'interrogation. Etant donné que le conflit d'intérêt du secrétaire d'Etat à la Justice, Alberto Gonzales, en tant que créateur de la politique interrogatoire des Etats-Unis, Human Rights Watch a aussi demandé à l'administration Bush de nommer un procureur spécial pour mener une enquête sur les activités criminelles dans l'armée et à la C.I.A., y compris la conduite d'officiels militaires et civils.

Pour une description des effets de techniques prétendument autorisées par la C.I.A., cliquer ici.

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